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Categories: Mobilité

Faux-vrai retard du Mac sur le PC ?

Polémique sur le Web et dans les milieux informatiques : une multitude de comparatifs mettent en avant des mesures « prouvant » un certain retard du dernier PowerMac sur les dernières stations de travail PC. Des benchmarks qui détaillent en long, en large et en travers les différences désormais notables entre les solutions de la Pomme et celles de sa concurrence. Sur Ace’s Hardware, le plus puissant des Power Mac G4, tournant sur deux processeurs cadencés à 1,25 GHz, s’est vu confronté à ce qui se fait de mieux côté PC : de l’Athlon 2200 en biprocesseur et 2800+, du Pentium 4 à 2,53 et 3,06 GHz, du P4 Xeon à 2,4 GHz en mono et biprocesseur. Les tests sont effectués sur des opérations réelles : deux exportations d’un film dans Adobe Premiere et du rendu sous Lightwave 3D de NewTech. Résultats décevants pour le Mac : complètement à la traîne sur Première, même lorsqu’il s’agit d’exporter un projet en Mpeg-4, en revanche, il fait aussi bien sous LightWave qu’un Pentium 4 cadencé à 3 GHz (avec Hyper-Threading désactivé) ! Le carnage s’avère plus criant encore sur le site Digitalvideoediting. Là, le Power Mac est littéralement ridiculisé sous deux applications d’Adobe : After Effects d’une part et Photoshop d’autre part. Les résultats qu’il affiche s’avèrent entre 30 et 70 % moins bons que le plus rapide des PC (un Dell sur Pentium 4 avec Hyper-Threading en fonction). Le plus étonnant, c’est que ce différentiel est aussi notable avec After Effects que sous Photoshop et que le Mac n’arrive à s’aligner que sur les machines tournant à 2,5 GHz !

En fait, on atteint là les limites de ce type de benchmark : bien que bonnes représentations d’une « dégradation » des performances du Mac face aux PC, ils ne prennent pas toujours en compte les différences techniques qui séparent les machines ou les différents usages qui prévalent en fonction des plate-formes. Ainsi, en montage vidéo, le logiciel roi du Mac n’est autre que Final Cut Pro et non Première. Un vrai test devrait tenir compte de cette particularité d’autant que le logiciel d’Adobe n’est pas optimisé pour Altivec (l’unité de calcul vectoriel du G4) quand l’application Apple l’est. Même remarque avec After Effects, dont seules les fonctions de media editing sont accélérées par le moteur vectoriel du G4. Dans Photoshop, seules les parties dites « graphiques » le sont. Autrement dit, le seul élément de comparaison discernable dans cette abondance de chiffres s’avère le comparatif sous LightWave. Celui-là, il n’y a pas de hasard, met le Mac en bien meilleure posture. Normal : le logiciel est optimisé aussi bien pour Altivec, comme l’indique le site MacSpeedZone, que pour le module de calcul SSE2 des puces pour PC ! Conclusion : sous LightWave, un Mac biprocesseur G4 tournant à 1,25 GHz est aussi rapide qu’un PC tournant à 3,06 GHz ! Et, lorsque l’on sait que le second processeur des Mac n’apporte au final que 50 % de vélocité supplémentaire (en moyenne), on perçoit le différentiel encore disponible ! Dommage donc, mais on le savait déjà, que les Mac ne disposent toujours pas de puces plus puissantes : 600 MHz de plus et le tour est joué !

Applications hors contexte

Questions techniques mises à part, la perception du retard des machines d’Apple est accentuée par ce type de comparatifs. Certes, les applications et les fonctions testées sont tirées d’utilisations réelles, mais elles s’avèrent complètement décontextualisées (elles extraient des performances brutes du cadre de travail). Au final, elles tendent à ne rien prouver, si ce n’est à renforcer le mythe du mégahertz. Les conséquences pour Apple en sont fâcheuses : les professionnels, abusés, tendent à abandonner la plate-forme faute de stations de travail capables de soutenir lesdites « comparaisons ». La faute à qui ? Aux sites qui éditent ces comparaisons d’une part, mais aussi et surtout à Apple (voir édition du 30 août 2002) qui, après tout, s’est longtemps fait le chantre de ce genre d’exercices comparatifs ! Quoi qu’il en soit, si Apple entend perdurer sur le marché professionnel, elle se doit de rapidement fournir des machines étonnamment véloces sur ces figures imposées ou, tout du moins, communiquer de façon claire sur l’avenir de ses processeurs.

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