La Commission européenne n’en a pas fini avec le projet d’acquisition de NXP par Qualcomm.
Craignant que le rapprochement entraîne une hausse des prix, limite le choix et ralentisse l’innovation dans le secteur des semi-conducteurs, elle ouvre une enquête approfondie.
L’examen initial a révélé plusieurs problèmes liés notamment au marché des appareils mobiles et à l’industrie automobile, qui représente le principal poste de revenus de NXP (en l’occurrence, plus d’un tiers du C.A. sur le dernier exercice annuel).
Bruxelles redoute que la « position forte » de Qualcomm sur le marché des chipsets de bande de base, combinée à celle de NXP sur les puces NFC (communication à très courte distance) offre au nouvel ensemble la capacité d’évincer les fournisseurs rivaux par le biais de pratiques telles que les ventes groupées ou liées.
Autre inquiétude : que l’entité issue de la concentration puisse modifier les pratiques actuelles de NXP en matière d’octroi de licences de propriété intellectuelle, en particulier sur le NFC, avec pour éventuelle conséquence une hausse des redevances versées par les clients.
Concernant le secteur auto, l’UE entrevoit une éventuelle suppression de concurrence, entre autres sur la technologie émergente V2X (« Vehicle-to-Everything »), en première ligne dans le développement de la voiture connectée.
La Commission a 90 jours ouvrables – soit jusqu’au 17 octobre 2017 – pour prendre une décision concernant cette transaction dont elle avait formellement été notifiée le 28 avril dernier.
Qualcomm avait officialisé l’accord en octobre 2016, l’annonçant à 47 milliards de dollars dette comprise.
On pouvait s’attendre à une attention particulière de la part des autorités de régulation au vu du poids du nouvel ensemble, qui serait en mesure de dégager un chiffre d’affaires annuel dépassant les 30 milliards de dollars, se positionnant ainsi comme le numéro 3 du secteur, derrière Intel et Samsung Electronics, mais devant TSMC.
Spin-off issue de la division semi-conducteurs de Philips, NXP emploie 44 000 personnes pour un C.A. de 9,5 milliards de dollars en 2016 (+ 56 % d’une année sur l’autre). Une croissance portée par l’acquisition de Freescale, annoncée en mars 2015 et bouclée en décembre de la même année.
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