Pour gérer vos consentements :

Google : un biais politique dans la recherche en ligne ?

À l’approche des élections présidentielles aux États-Unis, le doute s’installe quant à l’impartialité de Google vis-à-vis d’Hillary Clinton et de Donald Trump.

Le groupe Internet est accusé d’avoir altéré la fonction de saisie semi-automatique associée à son moteur de recherche, dans le but d’éliminer les suggestions qui auraient pu nuire à la candidate démocrate.

SourceFed, média orienté pop culture, a allumé la mèche jeudi dernier en publiant une vidéo à charge.

À la baguette, le journaliste Matt Lieberman détaille la méthode exploitée pour parvenir à de telles conclusions.

Une première recherche est effectuée sur « Hillary Clinton cri ». Alors que Bing et Yahoo suggèrent « crimes », « criminal » (« criminel ») ou encore « criminal charges » (« charges criminelles »), Google présente, en guise de suggestions, « crime reform » (en référence à un texte signé en 1994 par Bill Clinton), « crime bill 1994 » (idem) et « crisis » (crise).

Face à ce constat, SourceFed se dit qu’étant basé en Californie, État libéral, il est probable que les termes recommandés le soient de par leur popularité (c’est l’un des critères dont Google dit tenir compte pour sa saisie semi-automatique). Sauf qu’en utilisant un proxy pour simuler une connexion depuis un autre État américain, ainsi qu’en utilisant plusieurs navigateurs, y compris en mode privé, rien ne change.

L’inquiétude monte d’un cran dans l’outil Google Trends : le nombre de recherches sur les résultats suggérés pour Hillary Clinton est très faible. Beaucoup plus que des requêtes qui ne s’affichent pourtant pas dans les suggestions…

Deuxième essai avec « Hillary Clinton ind ». Là où Yahoo et Bing suggèrent le terme « indictment » (« inculpation »), Google propose « Indiana » (État américain), « India » (« Inde ») et « independent voters » (« votants sans étiquette »).

Qu’en est-il pour Donald Trump ? Le favori pour l’investiture côté républicain ne semble pas bénéficier du même traitement. Lorsqu’on tape « Donald Trump rac », les résultats sont sensiblement les mêmes sur Google que sur Yahoo et Bing : ils ont trait à des affaires de racisme.

SourceFed souligne aussi le fait qu’Eric Schmidt, ex-CEO de Google et aujourd’hui président de sa maison mère Alphabet, soutient financièrement une start-up baptisée The Groundwork, spécialiste de l’analyse de données et prestataire de solutions technologiques pour la campagne d’Hillary Clinton… avec une facture de 177 000 dollars rien qu’au titre du 2e trimestre 2015. On notera par ailleurs que Stephanie Hannon, directrice de campagne sur le volet numérique, est une ancienne de Google.

La multinationale n’a pas tardé à réagir, une porte-parole confiant à MarketWatch que les suggestions sont « basées sur un certain nombre de critères dont la popularité des termes recherches », qu’elles peuvent « régulièrement évoluer » au gré de la mise à jour des algorithmes… et qu’une « petite partie des contenus suggérés est filtrée », lorsque ceux-ci sont considérés comme offensants ou inappropriés. C’est là qu’est l’os…

Le feuilleton devrait se poursuivre cette semaine, SourceFed ayant promis de fournir davantage d’informations sur ses démarches.

Crédit photo : Asif Islam – Shutterstock.com

Recent Posts

Avec Phi-3-mini, Microsoft va-t-il convertir les PME à la GenAI ?

Microsoft lance Phi-3-mini, un petit modèle de langage (SLM) qui s'adresse aux entreprises ne disposant…

2 jours ago

IA et RGPD : sont-ils compatibles ?

Quelle part d’incertitude faut-il accepter dans la mise en conformité des IA avec le RGPD…

3 semaines ago

Windows 10 : quel coût pour le support étendu ?

Microsoft a dévoilé les prix des mises à jour de sécurité étendues pour Windows 10.…

4 semaines ago

Cybersécurité : la plan de Docaposte pour convaincre les PME

Docaposte a sélectionné une douzaine de spécialistes français pour créer un Pack cybersécurité spécialement étudié…

1 mois ago

Surface Pro 10 : plus autonome et un peu plus réparable

La Surface Pro 10 sera disponible le 9 avril en France. Passage en revue de…

1 mois ago

Office 2024 : ce qu’on sait de la prochaine version

Que réserve Office 2024 ? Une première version de test officielle sera disponible en avril.…

1 mois ago