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Intel sur le point d’abandonner le Pentium III

A l’occasion d’une récente conférence, Jerry Sanders, président d’AMD, avait avoué sa surprise (pour ne pas dire sa déconvenue) face à l’agressivité des baisses de tarifs qu’Intel a fait subir au Pentium 4 (voir édition du 16 juillet 2001). Le numéro 1 d’AMD avait cependant confirmé qu’en matière de guerre des prix, il ne se laisserait pas distancer. C’est ce qu’on va pouvoir bientôt vérifier. En effet, le vice-président Paul Otellini a confirmé qu’Intel allait continuer à réduire le prix commercial du P4. Pour « embêter » (avec succès) AMD, bien sûr. Mais aussi pour remplacer le Pentium III et amener le P4 dans des ordinateurs d’entrée de gamme (moins de 800 dollars ou 940 euros) avant la fin de l’année. Déjà, les prix des P4 à 1,3 et 1,4 GHz sont équivalents à ceux du Pentium III à 1 GHz à 193 dollars.

En baissant ses tarifs, Intel espère convaincre constructeurs et intégrateurs de n’intégrer que des processeurs P4 dans leur machines, signant ainsi l’arrêt de mort du Pentium III. Et cela même si les performances de ce dernier sont considérées comme meilleures que celles de son successeur, pour des raisons d’optimisation des logiciels essentiellement. Une fois le marché inondé de machines configurées en P4, les développeurs se mettront ? enfin ? à écrire leurs applications pour l’architecture Netburst spécifique au P4. Une stratégie que le fondeur de Santa Clara paye déjà cher. Avec 6,3 milliards de dollars de revenus pour le deuxième trimestre 2001, le chiffres d’affaires d’Intel baisse de 5 % par rapport au premier trimestre et de 24 % par rapport à la même période en 2000. Les profits chutent respectivement de 22 et 76 %. Mais il en faut plus pour remettre en question la stratégie maison. Le président Craig Barrett en est d’autant plus convaincu que, selon lui, le nombre de processeurs vendus a dépassé les attentes de la société. Il n’a cependant pas précisé s’il s’agissait de P4, de PIII ou de Celeron (voire de StrongARM fournis dans nombre de PDA).

Les incohérences d’Intel

Le plan stratégique passe notamment par un P4 à 2 GHz pour la rentrée, une version avec mémoire SDRam au lieu de la coûteuse RDRam grâce au chipset 845 et, pas avant 2002, des P4 mobiles (actuellement jugés trop volumineux pour être intégrés dans les ordinateurs portables). Intel oublie cependant une chose. S’il peut éventuellement distancer AMD par sa puissance financière et imposer ses processeurs aux constructeurs, il ne peut obliger le client final à acheter ses produits. Et celui-ci pourrait se lasser des incohérences de ces derniers mois, voire de celles à venir (notamment la déclinaison d’une nouvelle version du P4 en gravure 0,13 micron sur socket 478 au lieu de 423 actuellement). Habitué à voir apparaître de nouvelles versions du P4 presque tous les quinze jours avec des tarifs constamment en baisse, le client en question pourrait aussi penser qu’il est urgent d’attendre avant de se décider. Un petit jeu auquel Intel risque de laisser quelques plumes.

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