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La licence Java open source : des déceptions en vue

La licence sous laquelle Sun choisira de publier le code Java open source s’adressera soit aux entreprises, soit à la communauté open source. Mais l’option retenue ne pourra en aucun cas satisfaire les deux groupes. « Le plus gros défi consistera à trouver un moyen d’équilibrer les intérêts commerciaux avec les souhaits de la communauté open source », a déclaré Stephen O’Grady, analyste chez RedMonk, un cabinet d’analyses IT.

La communauté open source demande généralement que le code soit publié sous licence GPL (General Public Licence), ce qui suppose que les développeurs doivent publier le code source de toutes les modifications qu’ils effectuent. Les entreprises quant à elles préfèrent les licences de type BSD, Apache ou CDDL, qui leur permettent d’intégrer le code avec les logiciels propriétaires sans avoir à publier un nouveau code. Or, ces licences sont incompatibles avec la licence GPL, ce qui ne permet donc pas d’intégrer le logiciel Java open source de Sun avec le noyau Linux. « Le choix final fera le mécontentement de l’un ou l’autre des groupes », a confié Stephen O’Grady à Vnunet.com. « On se trouve clairement dans une situation de dilemme. »

Sun pourrait également choisir d’adopter une double licence pour offrir aux utilisateurs la possibilité de choisir entre une licence open source et une licence commerciale. Si cette option pourrait en partie résoudre le problème, elle ne constitue toutefois pas une solution parfaite, estime Stephen O’Grady. La licence commerciale ne permet pas vraiment aux entreprises d’exploiter Java car elle les obligerait à passer par Sun. L’éditeur n’a pas encore dévoilé la licence choisie avec le code Java. Lors de la conférence Linuxworld qui s’est tenue au début du mois, la société a affirmé qu’elle publierait Java sous l’une des 58 licences open source approuvées par l’OSI et que le premier code serait disponible au mois d’octobre.

Rich Sands, directeur marketing de la communauté Sun Microsystems pour l’édition standard de la plate-forme Java, s’est refusé à tout commentaire sur les licences individuelles. « Nous nous efforcerons de satisfaire dans la mesure du possible toutes les parties concernées », a t-il déclaré à Vnunet.com. « Nous savons que nous ne pourrons pas satisfaire tout le monde, mais nous encourageons activement les particuliers, les entreprises commerciales, mais également la communauté open source à intervenir. »

Le fabricant de serveurs a toujours assuré faire son possible pour empêcher la fragmentation ou le forking de Java, c’est-à-dire empêcher qu’un groupe de développeurs ne prenne son autonomie et ne développe une version indépendante et incompatible du langage de programmation. Mais par définition, la nature ouverte des licences open source interdit cette possibilité, indique Stephen O’Grady. »Aucune licence n’empêchera [le forking]. Une fois que le code est publié en open source, vous ne pouvez pas vraiment empêcher les forks, » ajoute-t-il.

Raven Zachary, qui exerce en tant que senior analyst pour le cabinet 451 Group et est également à la tête d’un groupe open source pour la société, estime que la licence GPL se prête mieux aux besoins de Sun. « La demande [de code Java open source] est concentrée au sein de la communauté de développement open source, et non des entreprises. Il est dans l’intérêt de Sun de se concentrer sur les impacts d’une initiative Java open source sur la communauté de développeurs plutôt que de s’attacher à ses entreprises clientes », a déclaré Raven Zachary à Vnunet.com.

Sun cherche à atteindre de nouveaux développeurs potentiellement capables d’ajouter de nouvelles fonctionnalités intéressantes à la technologie Java, or ces développeurs travaillent essentiellement pour Linux, ajoute-t-il. Le langage de programmation est déjà particulièrement bien suivi dans les entreprises. « Le code Java open source profite avant tout aux développeurs. », estime Raven Zachary.

Traduction d’un de Vnunet.com en date du 29 août 2006

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