Pour gérer vos consentements :
Categories: Mobilité

L’Aful dépose un brevet sur les 35 heures !

Afin d’intensifier sa lutte contre le projet européen de brevet sur les logiciels, l’Aful(Association française des utilisateurs de logiciels libres) vient… de déposer un brevet ! Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit d’un brevet sur un « système et procédé de réduction du temps de travail ». En gros, il s’agit d’une description technique détaillée d’une solution logicielle pour permettre aux entreprises de gérer leur passage aux 35 heures de travail par semaine. Un détour indispensable puisqu’une simple idée ne peut être brevetée. Si le brevet est accepté, toute entreprise désirant passer aux 35 heures, comme la loi le lui oblige, devrait payer une redevance à l’association, chef de file de la défense des logiciels libres. Le gouvernement français lui-même serait assujetti. La démarche ? L’Aful n’a pas déposé un logiciel en tant que tel, mais une méthode détaillée. Ainsi que le prévoit la réglementation, une entreprise passant aux 35 heures aurait alors à prouver que son système est différent de celui de l’Aful. Ou alors, elle passerait à la caisse… Une démonstration par l’absurde en quelque sorte.

La brevetabilité des logiciels pourrait paralyser la société de l’information

Pour l’association, c’est la brevetabilité des logiciels qui est absurde. Selon elle, « le risque est grand de voir aujourd’hui l’ensemble de la société de l’information paralysée par le système de brevet ». Système agréé aux Etats-Unis et en passe de l’être en Europe puisque, malgré la pétition lancée par l’alliance européenne EuroLinux, on s’attend à ce que l’Office européen des brevets, l'(OEB), avalise le projet dès la fin novembre. Selon l’association, les brevets sur les logiciels paralysent l’innovation, en rendant hors-la-loi n’importe quel développeur de logiciels qui réutiliserait des fonctions aussi basiques que le clic de souris. On se rappelle qu’Amazon a breveté le concept d’achat « One click » (voir édition du 11 juillet 2000).

Pour l’heure, seule la demande existe en tant que telle. L’Aful attend avec impatience de voir si elle sera acceptée ou non. La vraie victoire serait l’annulation car elle « permettrait de renforcer la jurisprudence qui interdit en Europe la brevetabilité des logiciels ». A l’inverse, une acceptation est qualifiée par l’Aful de « scénario catastrophe ». Dans ce cas, l’Aful compte bien se servir de son brevet pour récolter des fonds et continuer sa lutte en faveur des logiciels libres. Une dernière possibilité serait une annulation pour des questions de forme. L’association referait alors autant de demandes que nécessaire pour obtenir un jugement sur le fond.

Pour en savoir plus :

Le dossier EuroLinux sur les brevetsLire aussi :

British Telecom exige un impôt sur l’hypertexte !

Recent Posts

Avec Phi-3-mini, Microsoft va-t-il convertir les PME à la GenAI ?

Microsoft lance Phi-3-mini, un petit modèle de langage (SLM) qui s'adresse aux entreprises ne disposant…

3 jours ago

IA et RGPD : sont-ils compatibles ?

Quelle part d’incertitude faut-il accepter dans la mise en conformité des IA avec le RGPD…

3 semaines ago

Windows 10 : quel coût pour le support étendu ?

Microsoft a dévoilé les prix des mises à jour de sécurité étendues pour Windows 10.…

4 semaines ago

Cybersécurité : la plan de Docaposte pour convaincre les PME

Docaposte a sélectionné une douzaine de spécialistes français pour créer un Pack cybersécurité spécialement étudié…

1 mois ago

Surface Pro 10 : plus autonome et un peu plus réparable

La Surface Pro 10 sera disponible le 9 avril en France. Passage en revue de…

1 mois ago

Office 2024 : ce qu’on sait de la prochaine version

Que réserve Office 2024 ? Une première version de test officielle sera disponible en avril.…

1 mois ago