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Le FAI associatif Globenet risque de fermer ses portes

Le 13 mars prochain, à l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire, le Conseil d’administration de Globenet décidera de la poursuite, ou non, des activités de l’association. Globenet doit en effet faire face à une dette de l’ordre de 65 000 euros qui risque d’entraîner l’arrêt de ses activités. Créé en 1995 à partir du besoin grandissant de communiquer entre associations d’informations sur le nucléaire, Globenet se définit comme un fournisseur d’accès et hébergeur pour associations et mouvements militants. L’idée étant de s’investir dans « la promotion et la défense d’un Internet éthique, d’un contenu thématique pluriel pris en charge par ses utilisateurs, et de la mise en réseau de partenaires associatifs et de militants », lit-on sur le site.

Subventions coupées

Globenet fournit notamment les espaces d’expression de 250 associations dont Reporter sans frontières (RSF), Emmaüs, Médecins du monde ou le Réseau Voltaire; a contribué au développement de logiciel libre dont la solution d’hébergement AlternC; a participé à la création du FAI Gitoyen (voir édition du 16 février 2001) à lancé No-Log, service d’accès libre et confidentiel à Internet, etc. Bref, Globenet rime avec citoyenneté, solidarité, écologie, commerce équitable ou encore lutte contre l’exclusion. La disparition de Globenet risquerait donc d’entraîner dans son sillage nombre de structures associatives à l’utilité reconnue.

Pour la direction, la conjoncture explique en partie la situation financière de Globenet. « Notre public associatif a souffert des coupures de subvention ces dernières années. Par rebond, nous en souffrons à notre tour », explique Erick Aubourg, directeur de Globenet. « Nous avons également coupé nos activités de développement de services Web car les gens se débrouillent tout seul maintenant », poursuit-il, « et la seule activité d’hébergement ne permet plus à couvrir nos frais ». Surtout, « on s’est laissé bercer d’illusion par des projets qui devaient être financés par l’Etat et qui nous auraient permis de renflouer les caisses », explique le directeur. Financements qui ne sont jamais arrivés.

Ne pas s’arrêter

Résultat, l’association, qui emploie quatre salariés à plein temps, doit aujourd’hui faire face à « un déficit structurel chronique de 5 000 euros mensuels » qui alourdit un peu plus chaque mois la dette. « Nous préparons des propositions de relance pour le 13 mars avec comme seul impératif de ne pas s’arrêter », prévient le directeur. Deux courants devraient se dégager. Réduire les activités et le personnel pour atteindre l’équilibre de fonctionnement. « Ce n’est pas forcément une bonne idée », estime le porte-parole, car au-delà des emplois et services menacés, « la réduction structurelle entraînerait celles des activités de solidarité et ce n’est pas notre politique. » L’autre courant serait, à l’inverse, de développer d’autres services « mais sans tomber dans la logique commerciale, nous ne souhaitons pas devenir une web agency ».

En attendant, Globenet a fait un appel aux dons. En moins d’une semaine, plus de 400 dons ont été faits couvrant, à ce jour, 13 % de la dette. Mais la solidarité ne représente qu’une solution provisoire et aléatoire. Erick Aubourg reste optimiste. « On sent une véritable mobilisation et nos membres associatifs sont prêts à nous aider, ils attendent surtout nos propositions ». Au delà de l’affaire Globenet, c’est l’existence de la solidarité en ligne qui se pose plus globalement. « Je pense qu’un Internet associatif peut exister si les utilisateurs s’impliquent et assument les coûts », estime Erick Aubourg. L’un des projets pour sauver Globenet tient notamment dans la mise à contribution indirecte des utilisateurs du service No-Log. Quant au recours aux ressources publiques, « il doit se faire dans des volumes raisonnables ». Afin de conserver une certaine indépendance et éviter les « plans sur la comète ». Globenet en sait désormais quelque chose.

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