Alors que les fournisseurs d’accès Internet et les grandes maisons de disques souhaitent signer prochainement une « charte d’engagements communs » pour lutter contre le piratage (voir édition du 15 juillet 2004 ), le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep) a commandé une étude de faisabilité sur les outils permettant de filtrer les réseaux à haut débit. La Lettre des télécommunications, publiée par le groupe Les Echos, s’est procuré ce document produit sous le sceau de la confidentialité.
Dans ce rapport, les différentes techniques pour filtrer les réseaux peer-to-peer sont analysées : filtrage par URL ou adresse IP, par port, par contenu ou par le biais des protocoles. La dernière solution remporte l’adhésion de Capgemini. « C’est de loin la technique la plus efficace et celle qui présente les plus grandes garanties de pouvoir être adaptée à l’évolution des technologies P2P », peut-on lire dans le document.
Différentes solutions de filtrage
Pour mener à bien cette étude, Capgemini a fait le tour des différentes solutions de filtrage disponibles sur le marché : outils d’optimisation de réseaux (qualité de service), sondes IDS/IDP (des outil permettant de détecter et de prévenir une attaque Internet) et commutateurs par classification de flux (flow-based switch). Cinq critères ont été retenus : reconnaissance du filtrage, action de filtrage, performances, administration et implémentation. Au bout de l’examen, deux produits se distinguent : Allot, orienté qualité de service, et Ellacoya, un flow-based switch. Dans sa conclusion, Capgemini donne l’avantage à la solution Allot.
Le cabinet d’études a évalué le coût de la mise en oeuvre d’une solution de filtrage : 2,82 euros HT par abonné haut débit. Il rappelle que, « de sources concordantes », le trafic issu du peer-to-peer représente plus de 50 % de la bande passante utilisée sur le réseau Internet en France.
Une application pour bloquer les échanges
Cette étude de faisabilité dédiée au filtrage des réseaux haut débit ne serait qu’une première étape. Le Snep devrait s’inspirer des conclusions de ce rapport pour proposer aux fournisseurs d’accès Internet une application destinée à bloquer certains services peer-to-peer jugés illégaux. L’association des fournisseurs d’accès et des services Internet (Afa) s’est accordée un délai de réflexion pour étudier ce rapport. A priori, elle devrait rendre publique sa position à la fin de l’été.
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