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Le vote électronique en France tourne à la guerre de communication

Le second tour de l’élection présidentielle ? prévu le 6 mai prochain – arrive à grand pas et le débat vif entre partisans du vote électronique et ses détracteurs s’intensifie. En l’état actuel, on constate que c’est le « camp des anti-machines à voter » (même si le front est loin d’être uni) qui se montre le plus persuasif.

A l’occasion du premier tour, on a recensé diverses anomalies ayant perturbé le scrutin lié à l’organisation (afflux de citoyens votants, manque de machines déployées, manque d’appréhension du système électronique) mais aussi technique (dans un bureau de vote à Reims, on a observé un écart de 48 voix entre le nombre d’électeurs ayant émargé et celui enregistré par la machine).

Sur les 82 communes volontaires ayant initialement adopté des machines à voter, cinq vont faire volte-face au second tour pour revenir au système traditionnel avec isoloirs, bulletins papier et vote à l’urne transparente : Amiens (Somme), Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), communes d’Ifs (Calvados), Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) et Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis).

« Aucun dysfonctionnement technique » mais…

Dans le camp des plus optimistes, on affiche sa détermination et l’on reste convaincu du bien-fondé de la démarche « e-vote ». Ainsi, la commune d’Issy-Les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), très orientée sur les usages TIC, a diffusé le 24 avril un communiqué de presse en date du pour souligner que le vote électronique était une « expérience concluante ».

L’équipe municipale d’André Santini (député-maire estampillé UDF) indique « n’avoir enregistré aucun dysfonctionnement technique du fait de la mise en oeuvre de machines à voter sur l’ensemble de ses bureaux de vote ». Certes, elle reconnaît « des problèmes de flux » (traduction : des files d’attente) posés dans une dizaine de bureaux de vote sur 40, notamment aux heures de pointe. « En aucun cas, cette attente n’est liée à un problème technique ».

Les polémiques liées aux recours devant des instances administratives menées par des opposants au vote électronique sont éludées. Tout comme l’épisode dans lequel la municipalité a changé juste avant le premier tour les modèles de machines à voter de la marque i-Votronic (commercialisées par le fabricant américain ES&S) au motif de défaut d’agrément de la part du ministère de l’Intérieur.

Le clou du spectacle revient à ce lien hypertexte relayé par Betapolitique.fr, qui se présente comme un « blog politique connectif » : Benoit Sibaud, » citoyen engagé » et président de l’APRIL (une association qui a vocation à promouvoir et défendre le logiciel libre), a demandé à être assesseur et vice-président d’un bureau dans sa commune d’Issy-les-Moulineaux. Il livre un compte-rendu détaillé de cette expérience de dimanche sur son site Web.

Remise en cause d’une étude sur l’accessibilité des machines Nedap

La bataille de commuication tourne au débat entre experts. Ainsi, dans un communiqué diffusé le 22 avril, France Election SARL, la société qui représente le constructeur néerlandais de machines à voter électroniques Nedap Election Systems, dénonçait une « pseudo-étude » réalisée par un laboratoire de l’université Paul Verlaine de Metz à propos du manque d’accessibilité des machines pour les électeurs seniors et les personnes handicapées.

« Nous remettons en cause l’honnêteté de cette étude qui a été réalisée sans avoir de machine à voter NEDAP ESF1 à disposition, uniquement sur des copies d’écran de la machine », critique France Election SARL. « Cette étude ne vise qu’à renforcer le climat de suspicion qui a été instauré par d’autres personnes autour des machines à voter ». Le prestataire recommande plutôt une autre étude (en fichier PDF et en anglais) « jugée de façon objective et scientifique par des universitaires de l’Université de Twente aux Pays-Bas » .

France Election SARL précise que plus d’un million d’électeurs ont utilisé les machines à voter NEDAP ESF1 dans 68 villes lors du premier tour (soit 1450 bureaux de vote équipés).

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