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L’IP n’est pas encore mûr pour la convergence

Est-il encore trop tôt pour parier sur l’explosion de la convergence voix-données ? Lors d’une conférence Networld+Interop jeudi dernier à Las Vegas, Jeanette Symons n’a pas hésité à mettre en garde les professionnels séduits par cette technologie. Selon la co-fondatrice et responsable technique de l’équipementier Ascend, les opérateurs vont constater un intérêt croissant chez les entreprises mais ils ne seront encore guère en mesure d’apporter un niveau de service et de qualité propres à satisfaire le client. Alors que l’IP a pour vocation l’ouverture aux réseaux, la responsable considère que la qualité de service ne peut être garantie que sur des réseaux contrôlés par un opérateur unique, ou sur une infrastructure appartenant à une seule organisation. Jeanette Symons considère qu’en dehors de ces conditions, la bande passante nécessaire ne peut pas être systématiquement garantie. Le réseau de l’opérateur IP doit en outre reposer sur des standards et assurer la disponibilité du service. « Il n’est pas possible d’expliquer : la connexion marche à chaque fois, mais le reroutage, l’engorgement et les paquets dispersés dans différentes directions font que (lorsque tout va bien) le lancement d’un appel peut prendre tantôt un dixième de seconde, tantôt une demi-minute.« Cela doit avoir la même cohérence que pour un réseau de voix traditionnel. IP n’en est pas capable aujourd’hui, il doit encore faire des progrès à nos yeux », commente la responsable technique.

Elle a indiqué qu’aucune des options retenues par les opérateurs (comme l’utilisation d’un routeur Layer 2 sur un réseau ATM ou Frame Relay) pour fournir des services de convergence IP n’était encore assez efficace. Conséquence, les entreprises pourraient encore patienter longtemps avant d’obtenir un service de téléphonie fiable, même si plusieurs organisations de standardisation tentent d’accélérer l’évolution du protocole de communication. Prévoyant que dans cinq ou six ans, de nombreux produits seront disponibles et mettront fin aux problèmes de convergence actuels, Jeanette Symons a ironisé en expliquant que cette multitude de produits impliquera de toute façon l’appel à un opérateur local supplémentaire pour harmoniser les échanges entre les réseaux convergents. Enfin, les vendeurs d’équipements télécoms traditionnels comme Lucent (qui est en train d’acquérir Ascend) pourraient avoir beaucoup à apprendre pour vendre et assurer des services adaptés à cette nouvelle technologie. Ainsi, ils ne pourront plus expédier leurs mises à jour tous les 6 ou 12 mois comme pour un équipement classique, mais devront les proposer en téléchargement depuis le Web.

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