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Napster signe avec trois Majors de la musique

C’est officiel : « MusicNet et Napster ont annoncé aujourd’hui qu’ils sont parvenus à un accord selon les termes duquel Napster deviendra affilié à MusicNet », peut-on lire sur un communiqué daté du 5 juin. Or MusicNet n’est ni plus ni moins que la plate-forme de distribution en ligne de trois des cinq Majors de l’édition musicale : BMG, EMI et Warner (voir édition du 2 avril 2001). Que BMG (Bertelsmann Music Group) s’apprête à distribuer sa musique par le biais de Napster n’est pas une découverte, en effet Bertelsmann a pris le contrôle du logiciel d’échange de fichiers musicaux fin octobre 2000 (voir édition du 31 octobre 2000). Depuis lors, le géant allemand des médias cherche à rallier ses confrères, et il semble qu’il y soit parvenu pour deux d’entre eux. La force de Napster, outre d’être totalement gratuit, réside précisément dans cette capacité à offrir de la musique provenant de toutes les maisons de disques. Un système cantonné à une seule d’entre elles perd une grande partie de son intérêt. MusicNet représente près de 40 % de l’industrie mondiale du disque, en face Vivendi Universal et Sony, réunis par leur plate-forme baptisée Duet (voir édition du 22 février 2001 ), font bloc avec leurs 46 % de parts de marché. Ces dernières semaines les uns et les autres ont multiplié les offensives et les rachats, Vivendi s’offrant MP3.com (voir édition du 21 mai 2001) tandis que Bertelmann ripostait avec MyPlay (voir édition du 30 mai 2001). Hank Barry, PDG de Napster, a déclaré, cité par Reuters, espérer « pouvoir signer des accords avec Sony et Universal par le biais de MusicNet »

Toutes les conditions ne sont pas réunies

MusicNet, dont une première démonstration a eu lieu à la mi-mai (voir édition du 18 mai 2001), possède déjà un accord de distribution avec RealNetworks (qui lui fournit par ailleurs sa technologie) et AOL. Rob Glaser, PDG de RealNetworks et de MusicNet, et Hank Barry estiment que l’accord qui vient d’être dévoilé constitue « un pas en avant ». « Ce que nous essayons de faire est de sortir du chaos, de la confusion et des contentieux – ce qui a caractérisé le marché – pour arriver à ce que l’on puisse obtenir la musique que l’on veut d’une manière qui rémunère les artistes », explique Rob Glaser, cité par Reuters, tandis que Hank Barry déclare pour sa part : « Je suis convaincu qu’avec notre nouveau service, nous serons à même de proposer un service cohérent avec les nécessités des labels. » Les détails de l’accord n’ont pas encore été dévoilés mais on remarque qu’EMI et Warner cherchent à temporiser : « EMI a toujours dit que nous étions prêts à accorder à Napster une licence pour notre musique », note Jay Samit, vice-président senior des nouveaux médias chez EMI, dans un communiqué, « mais seulement quand certaines conditions cruciales seront réunies, en particulier dans le domaine du copyright. Ces conditions ne sont pas encore réunies. » De son côté, Warner prévient dans un communiqué : « Notre contenu ne sera pas disponible sur Napster en tant que portion du service MusicNet avant que nous ne soyons raisonnablement satisfaits du fait que Napster opère de manière légale, sans enfreindre la loi et qu’il ait déployé avec succès une technologie qui traque de manière exacte les fichiers identifiés sur le service. »

Les représentants de l’industrie du disque devaient rencontrer ceux de Napster devant la juge Marilyn Hall Patel ce mercredi 6 juin. L’accord a été dévoilé à la dernière minute avant cette rencontre lors de laquelle un expert, mandaté par la magistrate à l’origine de l’injonction contre Napster, doit présenter ses conclusions sur le filtrage mis en place (voir édition du 30 avril 2001). Malgré le nouvel accord, EMI, Warner et même BMG maintiennent leurs poursuite contre Napster. « Dans l’intérêt de nos artistes, BMG reste engagé dans le procès Napster qui concerne le service existant et non sécurisé, qui n’a rien à voir avec le nouveau service », a ainsi déclaré un porte-parole de la maison de disques à Reuters.

Un tarif moins élevé que le prix d’un album

Le nouveau service payant ne devrait pas voir le jour avant la fin de cet été. D’après ce qui a été révélé de l’accord, les utilisateurs de Napster devront tout d’abord s’inscrire au service basique qui permettra d’échanger des titres du domaine public ou provenant de labels indépendants. Ils auront ensuite la possibilité de payer un supplément pour pouvoir télécharger un nombre limité de chansons provenant de MusicNet. Les titres de MusicNet seront accessibles via une technologie développée par RealNetworks, la lecture pourrait être cantonnée à une période donnée, l’utilisateur devant payer à nouveau pour réécouter le titre qu’il désire. Aucun tarif n’a encore été dévoilé, tout juste Rob Glaser a-t-il indiqué que l’abonnement mensuel serait « moins cher que le prix d’un album ». Reste à savoir à combien de titres il donnera accès…

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