Le marché français de l’EAI (Enterprise Application Integration) qui désigne un concept mais aussi des logiciels capables d’instaurer des échanges entre des applications qui n’ont jamais été conçues pour s’entendre, poursuit sa croissance. Toutefois, on est loin, selon la dernière étude de Pierre Audoin Conseil, des taux de croissances de ces deux dernières années. « Le marché de l’EAI, en 2001, alors en pleine phase de décollage, affichait une croissance de 65 %. Aujourd’hui, la croissance a diminué de moitié et cela devrait stagner autour des 30 % jusqu’en 2005 », affirme Mathieu Poujol, consultant chez PAC.
Si la récession économique a pu jouer sur le premier trimestre 2002, la baisse de croissance correspond à l’inflexion que connaît forcément tout secteur nouveau. On assiste donc à une phase de maturation du marché de l’EAI. Par ailleurs, l’augmentation des commandes a permis de baisser les tarifs et d’impacter ainsi le niveau de croissance en valeur de l’EAI vers le bas alors que le nombre de projets n’a pas diminué. L’étude révèle qu’en 2001 le marché de l’EAI a réalisé 170 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 60 millions d’euros pour les licences et 110 millions d’euros pour les services.
PME en cours d’adoption
Bien que récent, le marché s’est rapidement démocratisé, assure Mathieu Poujol, qui estime que même si un grand nombre de sociétés ayant implémenté une solution EAI sont des grands comtes, les PME arrivent aujourd’hui très clairement sur ce marché.
Concernant les acteurs, l’étude dresse le top cinq des SSII dans le secteur de l’EAI avec en tête Cap Gemini Ernst & Young, suivi d’Unilog d’Atos Origin, de CSC et de Sopra. Concernant les éditeurs, PAC classe WebMethods en tête devant Axway, Kabira, SeeBeyond et IBM Software & Mercator. Le secteur est déjà en pleine phase de consolidation avec des rachats importants chaque année assure PAC.
Concernant le marché français, Mathieu Poujol estime que les sociétés présentes dans l’Hexagone ont, comparativement au reste de l’Europe, moins déployé de solutions de BPM (Business Process Management). Le BPM désigne des logiciels permettant de décrire et de concevoir un processus automatisé ainsi que d’avoir une approche globale de la gestion de ce même processus, comme par exemple la suite des opérations correspondant à une prise de commande. « En revanche, en France, les sociétés sont plus attirées vers des solutions d’interconnexion au sein du système d’information de l’entreprise », commente Mathieu Poujol. Outre les BPM, les services Web « ne font pas encore partie du périmètre de l’EAI dans les sociétés françaises », juge Mathieu Poujol, qui estime toutefois que ces dernières ne pourront faire autrement, à terme, que d’intégrer dans leurs projets EAI les services Web qui sont de plus en plus présents et de plus en plus complexes.
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