Pour gérer vos consentements :

Robotique : Cybedroïd lève des fonds et fait un clin d’œil à Aldebaran

On fait les valises, direction la Corée du Nord ?

Depuis quelques jours remonte, dans les fils d’actualité, un article suggérant que Cybedroïd se préparerait à faire le voyage.

La start-up limougeaude, qui donne dans les robots (semi-)humanoïdes, est dite en discussions avancées avec Pyongyang, qui, dans l’optique de rattraper son retard technologique, aurait déposé une offre d’acquisition à 150 millions de wons… soit un peu plus de 100 000 euros.

Le montant obtenu après conversion donne un premier indice quant à la nature fantaisiste de l’information, dont Fabien Raimbault (en illustration) nous apprend qu’elle avait, à l’origine, été publiée pour le 1er avril 2016.

Le président-cofondateur de Cybedroïd est coutumier de ces blagues qu’il affirme relayer une fois l’an. Il ignorait, en revanche, que la date de l’article en question, rédigé en clin d’œil au passage du compatriote Aldebaran dans le giron du groupe japonais SoftBank, avait été actualisée.

Le contexte y est propice : Cybedroïd vient d’annoncer une levée de fonds, en cours de finalisation, pour un montant de 600 000 euros.

Objectif production

Des investisseurs privés – dont l’identité n’est pas révélée – mettent leurs billes dans la start-up, aux côtés d’actionnaires déjà présents au capital par l’intermédiaire de la holding CybeGroup.

Cette structure a été montée autour de Cybedroïd pour coordonner ses activités avec celles d’autres sociétés, dont France Robotique, qui intervient sur la commercialisation et la distribution des robots, y compris concurrents.

Les deux sociétés partagent jusqu’à leur siège social, situé à proximité du centre-ville de Limoges, dans les locaux où la famille Raimbault avait installé un atelier de mécanique – Bpifrance, qui a soutenu l’entreprise, mentionnait l’anecdote dans un focus réalisé l’an dernier.

Les robots, dont la construction est effectuée sur place, ne sont encore produits qu’en petites séries. La levée de fonds devra, d’après Les Échos, permettre d’ouvrir, avant le début de l’été, une chaîne de fabrication capable d’en livrer une demi-douzaine par mois, pour un prix unitaire moyen de 25 000 euros HT.

À l’horizon 2020, il est question d’ouvrir une usine. Dans un premier temps, l’effectif sera porté d’une douzaine à une vingtaine de personnes (d’ici à la fin de l’année, en l’occurrence), sous la houlette de Fabien Raimbault et de ses associés fondateurs, membres, comme lui, de l’association française de robotique Caliban : Jean-Philippe Fournier (directeur financier) et Miguil Abdillahi (directeur R&D).

Des freins juridiques

La vitrine actuelle de Cybedroïd se nomme Leenby. Elle succède à Leena avec, à la place des jambes, une plate-forme roulante qui concentre les deux tiers du poids du robot, par là même plus robuste, selon Fabien Raimbault.

Le dirigeant refuse d’y voir un concurrent de Pepper, du nom du porte-drapeau de SoftBank Robotics : ce dernier embarque une tablette tactile à laquelle Cybedroïd se refuse catégoriquement.

Processeur (Intel Core i7), mémoire vive (8 Go), connectivité (Bluetooth, Wi-Fi, 4G), système d’exploitation (Windows)… Tout est intégré à même le robot, semi-autonome au sens où il est dit capable de s’orienter seul dans les lieux publics, avec sa caméra, ses deux lidars et son système d’accroche qui permet d’ajouter des accessoires, du vidéoprojecteur au diffuseur de parfum.

Mise à contribution dans l’événementiel avec des clients comme Audi et Valeo, Leenby est aussi exploitée pour l’assistance aux personnes âgées ou en situation de handicap. Mais des limitations subsistent en la matière, comme Fabien Raimbault le confiait dernièrement à Infomagazine.

« Nous avons besoin d’un cadre juridique pour définir les responsabilités, car, en cas de chute, on me demande souvent si le robot pourrait relever la personne. Au niveau technique, cela est possible, mais si le robot est assez fort, il pourrait lui briser le poignet et qui serait responsable ? », expliquait l’intéressé.

Bilan : pour l’heure, le contact physique avec l’humain est minimisé. Cybedroïd se positionne plutôt, au sein des structures d’accueil (par exemple, un EHPAD à Reims, par l’intermédiaire de la société Hocaro qui lui achète des robots), sur l’assistance au personnel aidant.

Membre de la délégation French Tech lors du dernier CES de Las Vegas, la start-up avait bénéficié d’un coup de projecteur lors de la remise du rapport de la mission France IA, chargée d’esquisser une stratégie nationale dans l’intelligence artificielle. Leenby y était présente aux premières loges.

Prochain rendez-vous majeur : le salon Innorobo, qui se tiendra du 16 au 18 mai à Paris.

Recent Posts

IA et RGPD : sont-ils compatibles ?

Quelle part d’incertitude faut-il accepter dans la mise en conformité des IA avec le RGPD…

2 semaines ago

Windows 10 : quel coût pour le support étendu ?

Microsoft a dévoilé les prix des mises à jour de sécurité étendues pour Windows 10.…

3 semaines ago

Cybersécurité : la plan de Docaposte pour convaincre les PME

Docaposte a sélectionné une douzaine de spécialistes français pour créer un Pack cybersécurité spécialement étudié…

4 semaines ago

Surface Pro 10 : plus autonome et un peu plus réparable

La Surface Pro 10 sera disponible le 9 avril en France. Passage en revue de…

1 mois ago

Office 2024 : ce qu’on sait de la prochaine version

Que réserve Office 2024 ? Une première version de test officielle sera disponible en avril.…

1 mois ago

Microsoft Teams : comment fonctionne le double usage « pro-perso »

Microsoft Teams évolue dans une version « unifiée » qui permet de combiner les usages…

1 mois ago