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Sage s’essaye à la eComptabilité en ASP

A l’automne 2000, (voir édition du 29 septembre 2000), Sage annonçait sa stratégie ASP et le positionnement de ses futurs produits. Un an plus tard, Sage annonce la sortie des applications e-paie et e-compta pour fin septembre 2001, avec dix mois de retard. Malgré un marché ASP assez peu actif en France, l’éditeur se montre raisonnablement optimiste en justifiant un positionnement vers les Très Petites Entreprises (TPE).

Selon Sage, les TPE sont les entreprises les plus réceptives aux applications ASP. Elles acceptent volontiers d’externaliser une partie de leur gestion pour se concentrer sur leur métier. Les PME semblent plus réticentes et les grands comptes n’ont pas les mêmes besoins. L’objectif des applications ASP, e-paie et e-compta, est d’améliorer la communication entre l’entreprise et le comptable. Avec un simple ordinateur (PC ou Mac), une connexion Internet (un simple modem RTC suffit) et un navigateur Web, on accède à son tableau de bord financier, les comptes, le grand livre, le journal, le tout en temps réel, n’importe quand, de n’importe où. Une simple interface HTML, un mot de passe et on accède à son compte utilisateur. Dans sa configuration de base, e-paie permet de générer 5 bulletins de paie (mensuellement) et autorise 3 000 écritures. Si l’entreprise dépasse un de ces deux quotas, elle doit ouvrir un second compte. Selon Sage, le coût moyen d’un bulletin de paie en ASP varie entre 11 et 15 euros (entre 72 et 98 francs). L’impression et la visualisation des documents comptables peut se réaliser au format PDF. L’ouverture d’un compte coûte 45 euros (un peu moins de 300 francs). L’ASP supprime tout besoin de mise à jour chez les clients. Dorénavant, les applications seront uniquement mises à jours sur le serveur, gain de temps et d’argent, pour les clients et l’éditeur.

Bien que Sage affirme que la TPE cherche à externaliser l’administratif, son offre e-paie contredit en partie cette affirmation. En effet, l’entreprise doit saisir elle-même les données à partir des documents mis en lignes par le comptable. Ce travail était souvent assuré par le cabinet. Pour Sage, cette nouvelle procédure permet au cabinet d’obtenir des données complètes et au bon format. Les gains de productivité et financiers ne sont pas évidents, même si l’entreprise consulte en temps réel sa situation financière.

Des services pour épauler l’offre ASP

Pour l’éditeur, les applications ASP ont une réelle chance de trouver leur marché, si elles sont « utiles », en apportant une valeur ajoutée. C’est aux éditeurs de proposer ce type d’applications sans attendre les demandes des utilisateurs. Il faut aussi communiquer et mieux faire comprendre les enjeux et l’intérêt de l’ASP. Pour y parvenir, Sage a choisi de ne pas proposer directement ses applications, mais de les diffuser via un réseau indirect composé de partenaires (providers, portails, cabinets d’expert-comptable, etc.). Pour l’hébergement, Sage a signé un accord avec la société ASP One. Ce dernier assure l’accès aux services ASP et aux données. Les sessions sont sécurisées et les transferts de données chiffrés. Les données sont sauvegardées trois fois par jour. La disponibilité des applications (et des données) est théoriquement optimale. Sage loue son service ASP 10 euros aux prestataires.

Pour garantir la sécurité et la disponibilité des services, une charte a été signée entre Sage et le conseil de l’ordre des experts-comptables. Celle-ci définit les obligations et responsabilités de chaque intervenant. L’éditeur espère déployer massivement son offre ASP. Actuellement, la version test d’e-paie est utilisée par 12 partenaires et déployés auprès de 150 clients.

L’ASP doit encore convaincre

Le pari de Sage est loin d’être gagné. Il lui faudra convaincre de l’intérêt d’utiliser l’ASP dans la comptabilité et qu’il existe un réel avantage fonctionnel. Et on remarque notamment quelques manques, comme l’absence d’un module d’importation des fichiers externes aux formats Excel ou Sage Paie. Aucune communication « directe » entre e-paie et e-commerce n’est possible. Le lien est réalisé par le comptable, avec une facturation complémentaire. L’ASP en est décidément encore à ses débuts…

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