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SCO entre apaisement et intimidation

SCO Group donne quinze jours supplémentaires aux entreprises utilisatrices de Linux pour bénéficier du prix promotionnel qui a accompagné le lancement de licences donnant le droit d’utiliser le système d’exploitation open source. SCO affirme en effet que Linux exploite indûment ses droits à la propriété intellectuelle sur Unix et compte réparer cette injustice en soumettant l’utilisation de Linux à la souscription préalable auprès de lui d’une licence. Par ailleurs, SCO a provisoirement renoncé à son projet d’envoyer ce mois-ci une facture aux entreprises utilisant Linux (voir édition du 3 septembre 2003). Sur le premier point, l’extension de la période de « promotion » de ses licences, SCO Group justifie cette décision par les retards pris dans leur mise en place et leur commercialisation. Quant au projet de facturer directement les entreprises, s’il est repoussé sine die, c’est que, selon ses dires, ses licences Linux auraient du succès et qu’il ne lui paraîtrait pas nécessaire pour le moment de recourir à de telles mesures comminatoires. Les entreprises qui sont dans son collimateur font néanmoins l’objet d’un démarchage actif de la part des commerciaux de SCO afin de les convaincre du bien-fondé de ces licences et de la nécessité de s’en acquitter.

Démêler le faux du vrai

Voilà la version officielle, mais qu’en est-il vraiment ? D’après une récente enquête menée par la banque d’affaires Credit Suisse First Boston auprès de 100 directeurs informatiques, il ressort qu’une faible proportion d’entre eux tient compte des allégations de SCO. Ainsi, parmi ceux qui ont des projets concernant Linux (ils représentent 73 % de l’échantillon), 84 % ne les ont pas modifiés. Ces directeurs informatiques sont d’autant moins enclins à renoncer à Linux que ce dernier est désormais présent au coeur de leur système d’information, dans les centres de données (23 %) et en tant que système d’exploitation pour les applications critiques. Sur l’échantillon, il y aurait donc en valeur absolue onze directeurs informatiques qui auraient révisé leurs plans vis-à-vis de Linux. Et parmi ceux-là, combien ont acheté des licences à SCO ? D’autre part, la décision de surseoir à l’envoi de factures relève sans doute plus d’une nécessité que d’une réelle volonté d’apaisement. Une telle démarche, en effet, entraînerait des procès en cascade générant d’importants frais de justice. SCO peut-il y faire face ? L’éditeur s’en donne en tout cas les moyens : un jour seulement après avoir annoncé les mesures précédentes, il déclare avoir reçu un investissement de 50 millions de dollars de la part de BayStar Capital, précisément pour pourvoir aux frais relatifs aux procès dans lesquels il est dès à présent engagé et aux éventuels procès à venir. Bref, on ne sait toujours pas jusqu’où SCO est prêt à aller et ce qui relève du bluff et de la réelle menace.

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