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Télécoms : l’UFC-Que Choisir dithyrambique sur Free Mobile

La concession d’une quatrième licence de téléphonie mobile a été positive pour le dynamisme du secteur et le pouvoir d’achat des Français, mais sans une intervention du régulateur, le probable retour à trois opérateurs pourrait remettre ce bénéfice en cause.

Telles sont les principales conclusions dressées par l’UFC-Que Choisir dans une étude – document PDF, 13 pages – présentée ce matin par son président Alain Bazot.

L’association de défense des consommateurs livre un bilan détaillé sur l’évolution du marché depuis l’arrivée de Free Mobile et émet diverses recommandations dans l’éventualité d’une nouvelle opération de concentration, après la récente fusion SFR-Numericable. Exhortant le gouvernement à tout faire pour que les conditions de concurrence actuelles soient maintenues, elle relance notamment la piste des opérateurs mobiles de réseau virtuel (MVNO), qui « doivent jouer le rôle de challenger auquel ils étaient promis à l’origine« .

L’UFC-Que Choisir est formelle : le catalyseur, c’est bien le décollage, en janvier 2012, de la « fusée » Free Mobile et ses offres à bas coût : à l’origine, 2 euros TTC par mois pour 1 heure de communication et 60 SMS ; 19,99 euros pour les appels et textos illimités, ainsi que 3 Go d’Internet mobile sur réseau 3G+. Chargé de mission pour l’association, Antoine Autier évoque un choc sans précédent qui a « stimulé la concurrence comme jamais ».

Les baisses de prix qui se sont ensuivies (30% en moyenne sur la facture mensuelle) et la démocratisation du sans-engagement (désormais 43,9% des offres commercialisées) ont permis aux consommateurs de regagner, en un peu plus de deux ans, près de 7 milliards d’euros de pouvoir d’achat.

La réinjection de ces sommes dans l’économie nationale pourrait, à terme, aider à la création de 50 000 emplois, selon l’UFC-Que Choisir. Dans le même temps, les utilisateurs de téléphones mobiles retrouvent une liberté de mouvement : 13 millions de numéros ont été portés sur la période.

En outre, à 16,90 euros HT par mois en moyenne, les prix en France seraient désormais inférieurs de 48,7% aux tarifs pratiqués dans l’Europe des 28… alors qu’ils étaient supérieurs de 22,5% au 4e trimestre 2011, juste avant l’arrivée de Free Mobile. L’UFC-Que Choisir estime que si la quatrième licence n’avait pas été accordé, la grille tarifaire n’aurait baissé que de 9%.

L’association se montre moins directe sur la question du déséquilibre généré par l’arrivée de Free Mobile en matière d’emploi, de finances publiques ou encore d’investissements chez les opérateurs.

Sur le volet de l’emploi, elle propose une interprétation « personnelle » des données de l’ARCEP… et de l’Insee. Il y a, en l’occurrence, inadéquation avec les chiffres publiés par l’institut sur son site Web. Est-ce dû à une méthode de calcul particulière ? A une divergence des sources ? Toujours est-il que ces éléments laissent d’autant moins de place à l’interprétation qu’ils englobent le secteur des télécoms dans son ensemble : pas de détails sur les différents métiers, notamment ceux impliqués dans le déploiement du très haut débit.

Concernant les finances publiques, l’UFC-Que Choisir estime que la réinjection, dans l’économie nationale, du pouvoir d’achat libéré par la baisse des factures, compense le manque à gagner lié à la TVA. Alain Bazot se veut, en revanche, plus réaliste quant à l’impact sur les revenus des opérateurs. Il estime qu’il faut creuser des pistes en matière d’assouplissement fiscal et de mutualisation.

Les grands acteurs du secteur semblent privilégier la voie de la consolidation pour relâcher cette pression concurrentielle qui « remet en cause [leurs] investissements, voire [leur] rentabilité« . Fragilisé par le rapprochement entre SFR et Numericable, Bouygues Telecom (15% de part de marché sur le mobile) a amorcé des discussions avec Iliad-Free et aurait également été approché par Orange.

Dans ce contexte, l’UFC-Que Choisir en appelle au gouvernement pour « fixer toutes les conditions propres à la sauvegarde d’une intensité concurrentielle au service des consommateurs« . Citant l’exemple de l’Autriche, où le retour à trois opérateurs a eu, en 2013, un impact immédiat sur les grilles tarifaires, l’association suggère une refonte des tarifications de gros, afin que les MVNO puissent jouer le rôle d’agitateurs du marché.

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Crédit photo : Ditty_about_summer – Shutterstock.com

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