C’est une semaine décisive pour le contrôle de l’Internet et des réseaux sociaux en France.
Mercredi, à l’occasion du Conseil des ministres, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve devrait dévoiler une batterie de mesures antiterroristes, qui inclut un volet numérique.
Objectif : endiguer la propagation des appels à la haine et de l’apologie du terrorisme via les plateformes vidéo et les réseaux sociaux.
Bernard Cazeneuve évoque des « contacts privilégiés » avec de grands acteurs du Net concernés comme Facebook, Dailymotion ou Google qui hébergent des millions de vidéos.
Leur marge de manoeuvre est mince dans ces circonstances d’alertes attentat. Les pouvoirs publics sont en mesure d’ordonner des retraits en ligne immédiats de sites ou vidéos explicitement liés à des attaques terroristes.
Difficile de nier que l’outil Internet facilite l’embrigadement, la mise en contact à des réseaux djihadistes et qu’il permet de s’initier à des techniques de combat. Mais dans quelle mesure il faudra rogner sur nos libertés numériques…
Dans la journée de mardi, Bernard Cazeneuve devrait aborder ou ébaucher ces mesures lors de sa visite à Lille au FIC (Forum international sur la cybersécurité) en compagnie de son homologue allemand Thomas de Maizière. Une première franco-allemande pour ce rendez-vous des professionnels de la sécurité IT.
La semaine dernière, la France a subi une grande vague de cyber-attaques. Lors de la visite de la sous-direction de lutte contre la cyber-criminalité de la police judiciaire française située à Nanterre (Hauts-de-Seine), Bernard Cazeneuve a dressé un bilan réactualisé des dégâts en France : plus de 1300 assauts revendiquées par des réseaux djihadiste et plus de 25 000 sites piratés.
Selon l’AFP, le ministre de l’Intérieur a évoqué une « réponse judiciaire commune » sans apporter de précisions sur sa teneur.
Le repérage des messages haineux diffusés sur le Net (qui peut aboutir à une procédure en justice) se poursuit : via la plateforme nationale Pharos (www.internet-signalement.gouv.fr), plus de 25 000 cas présumés de contenus illicites sur le Net sont remontés depuis la série d’attentats.
(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : alexskopje)
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