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Uber : un levier de financement dans la dette spéculative ?

Pour la première fois, Uber se tourne vers le marché de la dette spéculative.

Quelques semaines après avoir bouclé une augmentation de capital de 3,5 milliards de dollars auprès du souverain d’Arabie saoudite, l’entreprise américaine aurait levé 1,15 milliard par émission d’obligations à haut rendement (« high yield bonds »).

À en croire le Wall Street Journal, ce prêt à effet de levier est souscrit auprès de Barclays, Citigroup, Goldman Sachs et Morgan Stanley, à un taux fixe de 5 %.

Uber aurait tenté de négocier un rendement dans la fourchette de 4 à 4,5 %… sans succès. Il est vrai que les primo-accédants à ce marché payent généralement plus cher, sachant que les taux peuvent, selon les données de S&P Global Market Intelligence LCD, descendre en moyenne jusqu’à 3,9 %.

Cette opération porte à environ 15 milliards de dollars la dette globale levée par Uber, qui avait déjà conclu un deal avec Goldman Sachs en début d’année dernière (1,6 milliard de dollars en dette convertible).

Outre le fait que ces prêts à effet de levier ne sont pas soumis à des exigences de publication financière, ils permettent à l’emprunteur d’éviter de diluer davantage son capital. C’est particulièrement pertinent dans la vision d’Uber, qui assure que son introduction en Bourse ne surviendra pas avant au moins un an.

La société dirigée par Travis Kalanick a le profil pour émettre ce genre d’obligations à haut rendement : elle accuse, selon The Information, près d’un milliard de dollars de pertes sur le 1er semestre 2015, sur un chiffre d’affaires de 663 millions. Ce quand bien même son activité serait profitable en Amérique du Nord (États-Unis, Canada).

Ainsi est fondé son modèle : multiplier les levées de fonds – 11 milliards de dollars en trésorerie au dernier pointage – pour gagner des parts de marché en augmentant les rémunérations des conducteurs tout en diminuant les prix pour les passagers… et en débloquant parfois d’importantes sommes pour lever les barrières judiciaires et réglementaires.

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