Pour gérer vos consentements :
Categories: Mobilité

Un internaute condamné à six mois de prison ferme

Voilà une condamnation qui donne à réfléchir. Un internaute de 38 ans a été condamné, mercredi 28 janvier 2004, à six mois de prison ferme par la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris, nous apprend la Société civile des producteurs de phonogrammes en France (SPPF). L’accusé ne se contentait pas de partager en ligne des fichiers téléchargés via les réseaux d’échanges peer-to-peer. Il administrait, depuis 1999, un site Web sur lequel il invitait les internautes à générer une compilation personnalisée à partir d’une liste de divers contenus numériques (MP3, vidéos, jeux, logiciels). Ensuite, il gravait des CD qu’il revendait au prix de 4 euros pièce.

Selon la SPPF, qui s’est constituée partie civile aux côtés de diverses sociétés de gestion de droits (SACEM, Sell, etc.), rien que pour le piratage de MP3, le site proposait l’équivalent de 800 albums musicaux. Le trafiquant a été interpellé courant 2002 suite au travail des hommes de la brigade d’enquête sur les fraudes aux technologies de l’information (BEFTI), qui avait obtenu ses coordonnées de l’internaute sur réquisition judiciaire de son fournisseur d’accès, AOL. Preuve de l’absolue collaboration des FAI avec les autorités judiciaires.

Une peine exemplaire

Outre la peine de prison, le coupable devra s’acquitter de diverses amendes dont 1 000 euros de dommages et intérêts à la SPPF. « Une somme ridicule en regard du préjudice causé », estime-t-on au service juridique du syndicat des producteurs de disques, qui regrette l’absence de règles en la matière. Quant à la prison ferme, « elle a été demandée par le procureur en personne qui souhaitait une peine exemplaire », précise le porte-parole de la SPPF. Si le procureur voulait faire de cette affaire un exemple, c’est notamment parce que l’individu n’en était pas à son coup d’essai. Il avait déjà été condamné à de la prison avec sursis en 1998 pour violation de droits à la propriété intellectuelle dans le cadre d’un trafic similaire (la gravure illégale de fichiers piratés). « C’est une peine sévère mais l’individu savait à quoi il s’exposait par ce genre d’activité », estime-t-on du côté de la SPPF.

A notre connaissance, il s’agit de la première condamnation, en France, à de la prison ferme pour ce genre d’affaire. Si la sévérité de la peine semble s’accorder avec les faits reprochés et aggravés par la récidive, cette affaire met clairement en lumière la volonté des ayants droit de combattre le piratage. Récemment, à l’occasion du Midem de Cannes, Hervé Rony, le président du Syndicat national des éditeurs de phonogrammes (SNEP) a rappelé que sa société n’hésiterait pas à poursuivre en justice les internautes qui abusent des échanges P2P illégaux (voir édition du 26 janvier 2004).

Recent Posts

Avec Phi-3-mini, Microsoft va-t-il convertir les PME à la GenAI ?

Microsoft lance Phi-3-mini, un petit modèle de langage (SLM) qui s'adresse aux entreprises ne disposant…

3 jours ago

IA et RGPD : sont-ils compatibles ?

Quelle part d’incertitude faut-il accepter dans la mise en conformité des IA avec le RGPD…

3 semaines ago

Windows 10 : quel coût pour le support étendu ?

Microsoft a dévoilé les prix des mises à jour de sécurité étendues pour Windows 10.…

4 semaines ago

Cybersécurité : la plan de Docaposte pour convaincre les PME

Docaposte a sélectionné une douzaine de spécialistes français pour créer un Pack cybersécurité spécialement étudié…

1 mois ago

Surface Pro 10 : plus autonome et un peu plus réparable

La Surface Pro 10 sera disponible le 9 avril en France. Passage en revue de…

1 mois ago

Office 2024 : ce qu’on sait de la prochaine version

Que réserve Office 2024 ? Une première version de test officielle sera disponible en avril.…

1 mois ago