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Un processeur IBM au coeur d’un GigaMac ?

Cinq années, c’est ce qu’il aura fallu aux différentes divisions d’IBM pour mettre au point la puce 64 bits Gigaprocessor, autre nom pour le Power4. Un travail de titan, qui a obligé IBM à remettre ses forces en ordre de bataille pour redonner du crédit à la plate-forme PowerPC, qui ne représente que 4 % du marché des processeurs RISC, en quatrième position derrière ARM, MIPS et l’Hitachi SH. Avec le Power4, Big Blue espère bien reconquérir la deuxième place. Ce processeur destiné aux serveurs IBM a été conçu pour répondre tant aux demandes techniques que commerciales de la clientèle. IBM a déjà l’habitude du côté technique : un grand nombre d’instructions par cycle d’horloge du processeur et un dégagement thermique faible. Reste la principale demande commerciale : une fréquence élevée du processeur. IBM a commercialisé ses premiers Power4 à 1,1 et 1,3 GHz, dépassant par là tous les niveaux de performance des puces à 64 bits existant sur le marché. Enfin, énorme exigence d’IBM : que le Power4 soit compatible avec les solutions PowerPC déjà développées par ses clients. Il faut dire que plusieurs rapports internes à IBM indiquaient dès les années 90 que l’architecture PowerPC n’avait pas de freins techniques pour l’empêcher de monter en fréquences avec d’excellentes performances. Les équipes de recherche d’IBM ont donc joué le jeu d’une compatibilité binaire aussi bien pour les applications 32 bits, que pour les applications 64 bits, avec les systèmes PowerPC antérieurs. Autrement dit, le passage au GPUL serait moins douloureux pour Apple que celui de l’architecture 68xxx vers le PowerPC.

Egalement connu sous le nom de Gigaprocessor, le Power4 se présente donc comme un candidat idéal pour que la plate-forme PowerPC poursuive son petit bonhomme de chemin sur les serveurs d’IBM d’abord. Mais pas dans les machines d’Apple : trop de puissance, pas adapté au marché du Mac. D’où la possibilité qu’IBM ait développé une version dite GPUL du Power4. GPUL pour Gigaprocessor UltraLite. Autrement dit, la base du Power4 reconditionné et retravaillé pour MacOS, mais aussi pour Linux ! Les détails d’un tel processeur manquent pour le moment, ils seront présentés au forum sur les microprocesseurs de San Jose, le 15 octobre.

Un G5 de transition avec le passage au Gigaprocessor ?

Reste que les rumeurs, elles, ne manquent pas : le GPUL serait moins gourmand en énergie que son grand frère Power4 à fréquence égale. La bête tournerait entre 1,4 et 2 GHz, serait compatible AltiVec, et chaufferait peu grâce à l’utilisation des toutes dernières technologies d’IBM, comme le SOI (Silicium sur Isolant), Low-k Dielectric, ou l’utilisation de couches de cuivre dans un processeur qui pourrait être gravé à 130 ou 100 nanomètres. En attendant, un autre scénario de reconfiguration est également possible : l’introduction d’un G5 de Motorola, qui ne serait en fait qu’un G4 64 bits répondant aux spécifications du Book E, et permettrait une compatibilité descendante entre les matériels qu’Apple fournirait à partir de janvier prochain et la sortie du GPUL prévue pour fin 2003. Un vrai-faux « G5 », qui permettrait à Apple d’attendre le GPUL tout en proposant un nouveau processeur.

IBM, pro de l’AltiVec

Il faut bien comprendre la raison qui pousserait IBM et Motorola à aider Apple : pour Motorola, l’activité PowerPC est moribonde, se cherche, et pourrait bien finir vendue. En attendant, les puces vendues par la firme aux ailes d’argent à Apple représentent à elles seules plus de 3,4 % des ventes de PowerPC en 2001. Tandis que pour IBM, il s’agit de pousser à l’adoption du PowerPC ses clients utilisateurs de serveurs sous Linux. Plus cette puce sera utilisée, plus vastes seront les offres de services qu’IBM pourra fournir. Apple qui représente plus de 4 % du marché du PowerPC n’est donc pas un petit client, même s’il vient derrière certains équipementiers. C’est surtout un allié de taille, si IBM veut imposer sa solution ouverte reposant sur Linux et PowerPC ! De plus, la Pomme demande des puces à valeur ajoutée et s’avère le leader du moteur vectoriel Altivec, sur lequel IBM s’appuie pour des applications dites de hautes performances. Comme dans la console de jeu de Nintendo par exemple (voir édition du 14 juin 2001), dont IBM fournit les processeurs, où il a implanté 40 instructions de calcul vectoriel, et qui lui a permis de livrer déjà plus de 10 millions d’unités de ce G3 modifié !

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