La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a imposé ce 22 septembre une sanction sous forme d’avertissement public au groupe PagesJaunes.
Suite à deux plaintes, la CNIL avait ouvert en 2010 une enquête contre l’entreprise, qui vient de se conclure.
PagesJaunes avait ajouté en mars 2010 à son annuaire PagesBlanches les profils publics des internautes glanés sur Facebook, Copains d’avant, Viadeo, LinkedIn, Twitter et Trombi.
En quelques semaines, il avait aspiré 34 millions de profils d’internautes, qui n’en avaient pas été informés.
Ces informations incluaient les nom, prénom, photographie, pseudonymes, établissements scolaires, employeurs, professions et localisation géographique.
L’entreprise les a alors publiées, les associant aux recherches de ses utilisateurs. Elle présentait même les profils des mineurs et des personnes inscrites sur liste rouge.
Et pour se faire retirer du service en utilisant son droit d’opposition, un seul moyen était offert : demander, réseau social par réseau social, la suppression de ses informations personnelles aux PagesJaunes, avec une photocopie de pièce d’identité associée à chaque fois.
Autre faute de PagesJaunes : quand un internaute supprimait ou bloquait l’accès public à son profil sur un réseau social, ses informations restaient visibles sur les PagesBlanches pendant des mois.
La défense du site, selon laquelle les CGU (Conditions Générales d’Utilisation) de ces réseaux sociaux spécifiaient que les profils publics pouvaient être indexés par les moteurs de recherche, n’a pas réussi à convaincre le gendarme de la vie privée.
« La formation de jugement a considéré que la société n’est pas un moteur de recherche, son activité ne consistant pas en la mise en œuvre d’une application permettant de retrouver des ressources extérieures à celles enregistrées dans ses bases » explique le communiqué de la CNIL.
« Dans ces conditions, la société devait procéder elle-même à l’information des personnes sur son site » pour être en conformité avec la loi.
Informée que la CNIL pourrait prononcer une sanction à son encontre, l’entreprise a fermé ce service de « Web Crawl » en mars 2011.
Ce qui ne l’empêchera pas aujourd’hui de subir le pilori médiatique, la sanction préférée de la CNIL.
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