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A peine inauguré, Google retire Web Accelerator

« Nous avons atteint notre capacité maximale d’utilisateurs et travaillons à accroître la capacité de notre service. » Trois jours après son lancement, Google a supprimé l’accès à Web Accelerator, un outil qui permet d’optimiser la navigation en ligne (voir édition du 5 mai 2005). Officiellement pour des raisons de surcharge. Officieusement, la controverse sur les risques d’atteinte liés à la vie privée et, surtout, des problèmes techniques auraient obligé les responsables de Google à faire machine arrière.

Difficile en effet de croire qu’une entreprise capable d’indexer plus de 8 milliards de pages Web et qui répond à des dizaines de millions de requêtes quotidiennes dans une trentaine de langues n’est pas en mesure de supporter le lancement d’un nouveau service, quand bien même celui-ci reste proposé en version bêta. Ce qui est certain en revanche, c’est que l’utilisation de Web Accelerator centralise les requêtes vers des machines dédiées au service de l’éditeur. Lequel enregistre les requêtes mais aussi la date et l’heure ainsi que l’adresse IP et des « informations sur l’ordinateur et la connexion », lit-on dans la FAQ de Web Accelerator.

En clair, Google exploite et enregistre les informations de l’utilisateur au même titre qu’un fournisseur d’accès. Pas de quoi s’affoler dans la mesure où Google promet de ne pas exploiter à des fins commerciales ni communiquer à des tierces parties les informations recueillies sans le consentement explicite de l’internaute. A condition que Google en garantissent la sécurité et la confidentialité. Et rien n’oblige à installer Web Accelerator. Les paranoïaques passeront leur chemin. Mais l’outil pose d’autres problèmes, notamment d’ordre techniques.

Des utilisateurs de Backpack, un service de partage d’informations et d’organisation en ligne, ont constaté la disparition de leurs pages Web ou de certains contenus. Une disparition due à la fonction de pré-chargement (prefetch) des liens d’une page affichée à l’écran, ce qui donne l’illusion, lorsque l’on clique sur un lien, de charger rapidement les informations demandés. Selon un responsable de 37Signals, l’éditeur de Backpack, Web Accelerator charge en arrière plan tous les liens qu’il rencontre, y compris les liens de type « Supprimer » et « Annuler ». Pire, l’outil de Google valide par défaut les JavaScript de confirmation (« Etes-vous sûr de vouloir supprimer ceci? »). Un défaut de fonctionnement qui explique la disparition de certains contenus, notamment dans les applications Web et autres interface en ligne disposant de fonctions de suppression.

Web Accelerator possède un potentiel de nuisance plus large encore. En préchargeant toutes les pages, y compris celles que ne consultera jamais l’internaute, l’outil de Google consomme plus de bande passante qu’on ne lui en demande. Ce qui pourrait léser les internautes qui ont souscris à un forfait dont la consommation est plafonnée à quelques Go (comme le propose notamment Wanadoo avec le forfait eXtense 512 limité à 5 Go, voir édition du 1er mars 2005) tout en gonflant artificiellement les statistiques des sites Web (de quoi donner des idées aux petits malins).

Désinstaller Web Accelerator

Et qu’en est-il des publicités ainsi téléchargées? Sont-elles comptabilisées comme des pages vues alors qu’il n’en est rien? Une situation que les annonceurs, première source de revenus de Google, risquent de ne pas apprécier. Enfin, des internautes fréquentant les forums auraient chargés des pages mises en mémoire cache par d’autres utilisateurs, accédant ainsi bien involontairement à des informations confidentielles.

Pour l’heure, la solution pour éviter d’être victime des défaillances, techniques revient à désinstaller Web Accelerator. On ignore si Google a l’intention de proposer une solution corrigée de son utilitaire. Probablement. Celui-ci reste en tout cas actif à partir du navigateur. D’ailleurs, si le lien pour télécharger le fichier d’installation a bien été supprimé, à l’heure où nous rédigeons cet article, WebAccelerator reste accessible sous l’adresse précédemment utilisée. Ce qui permettra de rétablir rapidement le lien de téléchargement. Web Accelerator mérite bien sa version bêta.

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