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ADSL 2+ 15 mégas !

Plus vite, plus vite, on veut aller plus vite ! Le haut débit tout juste installé dans 7,12 millions de foyers, on s’est pris à rêver de l’ultrahaut débit. Il faut dire que les fournisseurs d’accès nous ont mis l’eau à la bouche. D’abord avec quelques opérations (chez Free et Cegetel) de débridement des lignes, permettant de pousser l’ADSL dans ses retranchements, avec des débits possibles jusqu’à 8 mégas en contrepartie d’une perte évidente de qualité. Ensuite, avec des promesses autour d’un mot magique : ADSL 2+, une évolution de la technologie ADSL qui permettrait d’offrir des débits de 25 Mbits/s en vitesse de téléchargement (en théorie, certes, mais quand même) ! Le premier à avoir clairement annoncé un lancement proche, c’était Neuf Telecom : « disponibilité commerciale début 2005 » pouvait-on lire sur son communiqué. Nous étions mûrs pour ronger notre frein trois mois au moins. Quand soudain… le trublion Free a dit « top départ ». Là, tout de suite, aujourd’hui, le 20 octobre, l’ADSL 2+ devient réalité. Et ça donne : du 15 Mbits/s maximum en voie descendante et du 1 Mbit/s en voie montante. Sans changement de prix : 29,99 euros par mois. Pourquoi 15 Mbits/s et pas 25 ? Un choix plus marketing que technique, tant les contraintes de la technologie ADSL 2+ sont les mêmes pour tous les opérateurs. Avec du 15 Mbits/s, Free s’aligne en fait sur les capacités de la technologie à délivrer ce débit aux habitations connectées à un central téléphonique dans un rayon de 2 km. Une offre pour les grandes villes, donc, que Free réservera d’ailleurs à son réseau « dégroupé », c’est-à-dire uniquement là où il est maître de son équipement. Les premiers arrosés par ses flux d’ultrahaut débit seront certains sites dans Lyon, Strasbourg, Marseille, Metz, Paris et sa région. Le déploiement national de l’offre sera bouclé à la fin du mois de décembre. Le temps de mettre à jour les équipements réseaux dans les 300 sites qu’il occupe en France, et d’équiper entièrement les 340 nouveaux centraux qu’il promet d’occuper d’ici à la fin de l’année. En tout, le groupe Iliad a estimé ses investissements pour le deuxième semestre 2004 à 70 millions d’euros.

Free cloue tout le monde sur place. C’est que le fournisseur d’accès est parti tôt et sans prévenir. Si tôt, qu’au moment où nous avons rencontré les responsables de Free, l’ADSL 2+ était encore un mot tabou : le régulateur français des télécommunications n’avait pas encore validé son exploitation. « Nous anticipons sur le fait que l’Autorité de régulation des télécoms aura, d’ici le 20 octobre, rendu un avis favorable sur l’ADSL 2+, technologie normalisée depuis une année », précise le directeur général du groupe Iliad. Tellement tôt, que l’offre va dans un premier temps concerner une poignée d’internautes. Car elle réclame un sésame particulier : la dernière génération de Freebox. Ce boîtier V4 est distribué à chaque nouvel entrant depuis septembre. Et il a rapidement fait le tour des forums de discussions. Certains, devenus des spécialistes de la stratégie « Free », déroulaient déjà des bobines de fils autour d’une obscure opération Armageddon censée décupler les débits offerts… Cela dit, les possesseurs de la V4 n’ont évidemment pas vu leur offre de débit changer, puisque l’opérateur a décidé de ne déclencher l’ouverture des vannes que le 20 octobre. Selon un rapide calcul établi à partir des chiffres publiés par le groupe Iliad au premier semestre 2004, on estime qu’à la fin octobre environ 94 000 internautes posséderont une V4. Et fin décembre, alors que l’offre sera nationale, ils ne devraient pas être beaucoup plus de 188 000. Les anciens abonnés (ceux qui ont une Freebox antérieure à la V4 et ceux qui ont un modem Sagem) auront leur part du gâteau, mais pas tout de suite. Il faudra patienter jusqu’à mi-2005 pour un remplacement de leur boîtier (le coût de l’échange pour l’utilisateur devrait être dégressif en fonction de l’ancienneté de l’abonnement). Ajoutez à cela des livraisons de Freebox qui dépassent (trop) souvent les trois semaines. Ajoutez encore la nécessité d’être dans une zone dégroupée par Free et enfin celle de résider à 2 km au maximum d’un site dont les équipements ont été mis à jour pour l’ADSL 2+… Voilà qui limite de manière évidente l’étendue de l’offre de Free. Mais certainement pas son impact. Bien au contraire. La précocité de son lancement fait que Free impose les règles du jeu à tous les acteurs du marché : à compter d’aujourd’hui, l’ultrahaut débit en France coûte 30 ? modem et services téléphonie et télévision inclus. Un prix que les autres fournisseurs seront forcés de prendre en compte pour leur propre lancement de l’ADSL 2+.

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