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Le dispositif « anti-fake news » de Facebook coulisse sur l’axe France – Royaume-Uni

À un mois des élections générales au Royaume-Uni, on commence à voir apparaître, dans plusieurs titres de presse dont le Guardian, le Times et le Daily Telegraph, une publicité avec le logo de Facebook.

Cette publicité, les Français y ont déjà eu droit en amont de la présidentielle, dans Le Monde, Libération, Le Parisien ou encore Les Échos.

D’un pays à l’autre, même message : « Ensemble, nous pouvons limiter la propagation des fausses informations ».

En dix points, Facebook entend donner aux Britanniques les clés pour identifier ces fausses informations.

Sur la liste : se méfier des titres accrocheurs, a fortiori lorsqu’ils sont tout en majuscules et/ou avec des points d’exclamation ; être vigilant vis-à-vis des URL conçues pour imiter de vraies sources ; porter attention aux photos et aux vidéos qui peuvent être sorties de leur contexte ; consulter d’autres articles, etc.

Pression politique

Ces recommandations, Facebook les a aussi mises en avant directement dans les fils d’actualité de ses membres, le mois dernier, sur une quinzaine de marchés.

Au Royaume-Uni, où la société de Mark Zuckerberg revendique 32 millions de membres, la situation est particulière. Non seulement à l’approche des élections anticipées convoquées par Theresa May, mais aussi dans la continuité du Brexit, qui a révélé l’influence des réseaux sociaux sur l’opinion publique.

La BBC a abordé cette problématique dans le dernier numéro de son émission « Panorama », diffusé ce lundi et intitulé « Ce que Facebook sait de vous ».

La pression émane aussi du Parlement. Tandis que plusieurs commissions ont appelé les plates-formes Internet à davantage de réactivité dans la lutte contre les fausses informations*, un rapport publié fin avril invite le gouvernement à prendre des mesures de responsabilisation, principalement contre la diffusion de propos à caractère haineux.

Dénonçant un « laisser-faire » qui « pourrait s’expliquer par des motivations financières », les parlementaires citent l’Allemagne en exemple. Sur place, le gouvernement a récemment approuvé un projet de loi qui vise à sanctionner d’une amende pouvant atteindre 50 millions d’euros les plates-formes Internet qui feraient preuve de laxisme vis-à-vis de nombreux contenus : pornographiques, diffamatoires, incitant à la commission de crimes, faisant l’apologie du terrorisme…

Des propos… et des signaux

Également pointé du doigt pour un manque de transparence sur les moyens dédiés à cette lutte, Facebook affirme avoir supprimé « des dizaines de milliers de faux comptes » ces dernières semaines outre-Manche. En la matière, ses méthodes ont évolué d’une analyse des contenus vers une étude des comportements des comptes en question.

Des technologies de machine learning sont exploitées dans ce cadre. Elles permettent aussi de détecter des signaux du côté des utilisateurs, comme leur tendance à partager un article après lecture (la propension est moins grande avec les informations douteuses).

* Président de la commission culture, sport et médias, Damian Collins a rappelé qu’aux École -Unis, dans les trois mois précédant l’élection présidentielle, les 20 « fausses informations » les plus populaires ont été plus partagées sur Facebook que les 20 « vraies informations » les plus populaires.

Autriche : Facebook rattrapé par la justice
En décembre dernier, le tribunal de commerce de Vienne avait condamné Facebook à retirer des propos haineux tenus à l’encontre d’Eva Glawischnig-Piesczek, porte-parole fédérale du parti écologiste Les Verts – L’Alternative verte, à l’origine de la plainte.
Le jugement a été confirmé en appel, avec une obligation supplémentaire pour le réseau social : supprimer l’accès aux contenus dans le monde entier.
Les Verts comptent porter le dossier à la Cour suprême pour obtenir non seulement la suppression des contenus incriminés, mais aussi de ceux qui leur sont similaires.

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