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Attentats de Paris : les réseaux sociaux assignés en justice

Du hashtag #PorteOuverte sur Twitter au dispositif « Safety Check » de Facebook, les réseaux sociaux ont eu un aspect positif en novembre dernier après les attentats survenus entre Paris et Saint-Denis.

Mais qu’en est-il des messages radicaux qui ont été propagés à travers ces outils de communication ?

C’est l’objet d’une procédure en justice lancée par le dénommé Reynaldo Gonzalez, père de la seule citoyenne américaine à avoir perdu la vie lors de ces attaques terroristes.

Étudiante à l’université de Long Beach (Californie), Nohemi Gonzalez, 23 ans, passait un semestre à l’école de design Strate dans d’un programme d’échanges internationaux.

Elle a été, comme 18 autres personnes, tuée à la terrasse du restaurant La Belle Équipe, au croisement des rues Alibert et Bichat. Un hommage* lui est rendu sur sa page Facebook, toujours en ligne.

Pour son père Reynaldo, Facebook, Twitter et Google – par l’intermédiaire de YouTube – ont facilité le travail de l’État islamique, qui a revendiqué les attentats.

Les trois sociétés auraient fait preuve de « négligence » dans le filtrage de contenus à caractère propagandiste qui ont aidé l’organisation terroriste à recruter des membres, à recueillir des fonds et à diffuser son discours extrémiste.

Le côté obscur

Dans sa plainte au civil déposée en Californie, Reynaldo Gonzalez va jusqu’à suggérer que certains sites – YouTube en tête, avec des vidéos d’exécutions – ont tiré un bénéfice financier en affichant de la publicité sur des pages sur lesquelles figuraient des contenus radicaux.

Surtout, aucun d’entre eux n’aurait véritablement accentué ses contrôles malgré les appels des pouvoirs publics, d’après TMZ, qui a pu consulter les documents transmis à la justice.

Le Wall Street Journal voit dans cette affaire une procédure très similaire à celle lancée en janvier contre Twitter par Tamara Fields, veuve d’un citoyen américain décédé le 9 novembre 2015 dans une attaque en Jordanie : de nombreux éléments se retrouvent d’un dossier à l’autre, jusqu’aux captures d’écran.

La loi aux États-Unis établit que les sociétés Internet ne sont généralement pas responsables des contenus publiés par les utilisateurs. Mais le diable se cache dans les détails. Les avocats de Reynaldo Gonzalez comptent, en l’occurrence, miser sur le fait que les réseaux sociaux concernés ne sont pas visés pour les contenus en eux-mêmes, mais pour avoir laissé Daech exploiter leurs plates-formes.

Du côté de Twitter, on rappelle avoir « des équipes dans le monde entier pour étudier les contenus signalés, identifier les conduites non réglementaires et travailler avec les autorités si c’est approprié ».

Même son de cloche chez Facebook, qui assure prendre systématiquement contact avec les forces de l’ordre en cas de signes d’une menace imminente. Quant à Google, il assure avoir une politique claire contre les contenus incitant à la haine et à la violence.

* L’université de Long Beach a attribué à Nohemi Gonzalez une distinction à titre posthume et organise une campagne de financement pour rénover un atelier qui portera son nom.

Crédit photo : Hadrian – Shutterstock.com

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