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Financement : un symptôme Snapchat dans la Silicon Valley ?

Snapchat donne du grain à moudre aux entrepreneurs, économistes et investisseurs partagés sur le climat actuel du financement des sociétés Internet dans la Silicon Valley.

La firme d’Evan Spiegel a encore levé des fonds. 175 millions de dollars en l’occurrence, auprès de Fidelity Investments, d’après le Wall Street Journal. Mais sa valorisation ne progresse plus : elle reste établie à 16 milliards de dollars, comme depuis mai 2015 et l’annonce officielle d’un tour de table de plus de 500 millions de dollars.

Il n’y a pas péril en la demeure si on considère que techniquement parlant, la contribution du fonds mutuel basé à Boston s’inscrit dans le prolongement de ce tour de table. Snapchat avait effectivement provisionné, à cette occasion, du capital à émettre a posteriori.

Ce qui retient l’attention, c’est qu’en un an, le prix de l’action n’ait pas augmenté : Fidelity Investments – qui côtoie Alibaba, Yahoo ou encore Kleiner Perkins Caufield & Byers au rang des actionnaires de Snapchat – a payé le même prix qu’il y a un an, c’est-à-dire 30,72 dollars par titre. Le fonds a même récemment estimé que ses actions dans Snapchat ne valaient en réalité que 25,75 dollars.

Il est vrai que la société connue pour son service d’envoi de messages « éphémères » peine à mettre en place un modèle économique viable. Elle revendique plus de 100 millions d’utilisateurs connectés chaque jour (pour 8 milliards de vidéos visionnées), mais la monétisation par la publicité ne porte pas encore ses fruits : en 2014, les pertes se seraient élevées à 128 millions de dollars, sur un chiffre d’affaires de 3 millions de dollars.

Pour ces entreprises qui ne dévoilent pas leurs résultats financiers, la rentabilité n’est pas évidente, malgré la puissance de leurs marques respectives.

À ce sujet, Fred Wilson, l’homme d’affaires cofondateur d’Union Square Ventures, considère que si les valorisations s’envolent, c’est avant tout la conséquence d’un cercle vicieux, les tours de table alternant avec des dépenses marketing toujours plus importantes, mais pas forcément garantes d’un retour sur investissement.

Ce modus operandi pose une question : les marchés publics pourront-ils suivre. La réponse est plutôt négative au regard de la forte baisse des IPO dans le secteur high-tech… et de la multiplication des sociétés qui entrent en Bourse avec une valorisation inférieure à celle affichée lors de leur dernier tour de table privé. On citera MobileIron (gestion des terminaux mobiles ; – 60 %) et Apigee (analyse de données ; – 52 %).

Crédit photo : Yuval Helfman – Shutterstock.com

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