En septembre dernier, IBM introduisait les Athlon et Duron dans ses machines, aux côtés des processeurs Intel. Une victoire certaine aux yeux d’AMD et de ses partisans. L’euphorie aura été, hélas pour AMD, de courte durée. IBM a confirmé, lundi 13 août, l’abandon des processeurs AMD dans ses lignes de produits pour l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) et l’Europe. Une décision discrètement prise en mai dernier. Raison invoquée : la rationalisation de sa gamme de produits simplifiant ainsi le choix du consommateur. IBM, qui vend des serveurs sous Linux, suppose-t-il que ses clients sont incapables de se faire une opinion sur les différences qui caractérisent les processeurs AMD et Intel ? Plus crédible, la baisse du marché du PC pourrait être à l’origine de cet abandon. Globalement, l’offre commerciale de deux types de processeurs multiplie par deux le travail d’intégration d’IBM (comme pour les autres constructeurs impliqués dans cette politique). En éliminant un fournisseur, IBM réalise, a priori, des économies de production. Et, évidemment, IBM ne pouvait se permettre d’éliminer Intel.
Ce n’est en tout cas certainement pas un problème technique qui a poussé les dirigeants de Big Blue à faire ce choix. Car les quelques machines équipées de processeurs AMD, comme le Netvista A40i doté d’un Athlon 1 GHz, restent commercialisées jusqu’à épuisement des stocks. Par ailleurs, l’Asie est épargnée par cette mesure, probablement grâce à son goût pour la diversité (Transmeta, société américaine qui produit les processeurs Crusoe, a mieux réussi à distribuer ses produits en Orient que dans son propre pays). Enfin, avant l’Athlon et le Duron, IBM avait déjà introduit le K6 dans ses modèles les plus économiques. La recherche d’une alternative à Intel remonte même au début des années 90 quand Big Blue avait collaboré avec Cyrix pour fabriquer son propre processeur… lequel n’avait connu qu’une distribution limitée. Autant d’éléments favorables à un éventuel retournement de situation lorsque le marché repartira à la hausse. Chez AMD, persuadé que la collaboration avec IBM n’est pas enterrée, on se console comme on peut. « Nous sommes toujours aussi compétitifs… C’est juste à cause de la conjoncture », déclare Ward Tisdale, porte-parole de Sunnyvale, selon notre confrère américain CNET. Le retour de processeurs AMD au sein des machines IBM n’est donc pas impossible, même si elle paraît peu probable dans les mois qui viennent.
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