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Le Xserve au service de la marine américaine

Début août 2003, les sites Internet répétaient à l’envi que les serveurs d’Apple avaient été choisis par l’US Navy pour ses sous-marins (voir édition du 23 septembre 2003). C’est la société Terrasoft Solutions Inc, l’éditeur de Yellow Dog Linux (voir édition du 3 mai 2001), qui a été chargée de livrer avant la fin du mois d’octobre, la commande de 260 Xserve à l’équipementier de défense Lockheed Martin. Ce programme d’équipement en matériel a été évalué à lui seul à 1,9 million de dollars (1,62 million d’euros), auxquels s’ajoute le système d’imagerie par sonar PUMA (Precision Underwater Mapping and Navigation) que Lockheed-Martin doit y intégrer. L’ensemble du dispositif doit permettre aux sous-mariniers de détecter les mines sous-marines, de cartographier précisément les fonds marins et d’en bâtir des représentations graphiques en 3D. Comprimées à la volée, ces cartographies numériques doivent également être transmises aux autres unités des forces navales.

Pour cela, le Xserve doit être utilisé en cluster (voir édition du 19 novembre 2002) au sein d’un module baptisé C3I (Commandement, Contrôle, Combat et Intelligence). Lockheed Martin l’a conçu pour les sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Virginia, dont le premier exemplaire, sur les trente commandés par la marine américaine, fera ses premiers essais en mer courant 2004. Selon le site Geopolitique.com, Lockheed-Martin se serait engagé, dans le cadre d’un programme militaire, à équiper ses C3I de matériels standard.

Des contraintes techniques et économiques

Mais le choix du Xserve s’explique aussi par des contraintes économiques et techniques. Tout en minimisant ses coûts (d’acquisition, de développement et d’utilisation), l’équipementier devait favoriser l’utilisation de logiciels Open Source et faciliter l’intégration de technologies de dernière génération. Le contrat imposait également plusieurs contraintes techniques, liées à l’espace confiné à bord des sous-marins, en termes de dégagement de chaleur, d’encombrement et de puissance utilisée. Enfin, le dispositif devait être suffisamment puissant pour pouvoir traiter en temps réel toutes sortes de signaux numériques et les traduire en calculs et images vectoriels. En cluster tournant sous Yellow Dog Linux, les Xserve offrent aux sous-marins de la Navy une incroyable puissance de calcul leur permettant de traiter des données provenant de sonars actifs et passifs, à large spectre et à haute fréquence, montés sur la proue, sur les flancs, dans la coque ou remorqués par ces bâtiments de guerre. Jugez plutôt : la capacité de traitement d’un seul cluster de Xserve sera supérieure à celle qui était fournie entre 1976 et 1996 par les 51 sous-marins de la classe Los Angeles travaillant ensemble. Avec ces matériels, l’US Navy entend ainsi reprendre la main sur le traitement acoustique au fond des mers.

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