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OpenDocument obtient sa norme ISO

« Pour la première fois dans l’histoire de l’informatique, les utilisateurs ont désormais la garantie qu’ils pourront utiliser leurs données dans n’importe quelle solution compatible, à la fois aujourd’hui et dans le futur. » La communauté OpenOffice.org n’a pas résisté à l’envie d’informer, par e-mail, ses membres de la normalisation du format OpenDocument (ODF). Selon le courrier électronique envoyé par Louis Suárez-Potts, responsable de projet pour OpenOffice.org, l’ISO (International Standards Organisation) a approuvé le 1er mai dernier, à l’unanimité des votants, l’adoption de la norme ISO/IEC 26300 validant ODF comme un standard international. Une information notamment confirmée sur le site OpenOffice.org. OpenOffice.org exploite, avec Sun StarOffice ou IBM WorkPlace, le format OpenDocument basé sur les schémas XML.

L’annonce est cependant anticipée. L’ISO doit encore effectuer une procédure de contrôle propre à son mode de fonctionnement administratif. La normalisation officielle de l’ODF sera donc effective dans quelques jours. Ce qui explique le relatif silence de Sun, IBM ou Novell, supporters officiels du développement du format open source, notamment au sein de l’ODF Alliance (voir édition du 6 mars 2006). Un événement très attendu depuis que l’ODF avait quitté les rangs de l’OASIS (Organization for the Advancement of Structured Information Standards), l’organisme de pré-normalisation ayant développé le format, pour l’ISO en mai 2005.

Conservation des données pour 30 ans

« L’objectif de la norme était de créer un standard, validé par une autorité internationale, basé sur un format ouvert qui permet d’assurer la pérennité des données pour au moins 30 ans », explique Charles-H Schulz, membre de la communauté OpenOffice.org (en tant que coordinateur de la confédération des langues natives) et associé du cabinet Ars Aperta spécialisé en conseil stratégique dans le domaine des logiciels libres. Cet objectif atteint, il reste à vérifier l’adoption de ce standard.

« Même si la standardisation ne vise pas à accélérer le déploiement d’ODF, il est certain qu’elle va en faciliter l’adoption », assure le consultant. En France, la DGME (Direction Générale de la Modernisation de l’Etat) a notamment pour mission de déployer l’ODF auprès des différentes administrations. La Gendarmerie nationale a d’ailleurs déjà adopté le format ouvert. A l’échelle européenne, l’IDABC (Interoperable Delivery of European eGovernment Services to public Administrations, Businesses and Citizens), a expliqué qu’elle encouragerait l’usage d’ODF à partir du moment où il serait normalisé. Aux Etats-Unis, l’Etat du Massachusetts a annoncé sa décision de convertir ses outils bureautique au format OpenDocument à partir du 1er janvier 2007. La normalisation d’ODF apparaît donc comme une étape cruciale, désormais franchie.

ODF prend donc de l’avance sur le format concurrent OpenXML que Microsoft déploiera à travers sa suite Office 2007 attendue dans la foulée de Windows Vista en fin d’année ou début 2007 selon le mode de distribution (voir édition du 25 mars 2006). Egalement basé sur la technologie XML, Open XML fait actuellement l’objet d’une standardisation par l’ECMA (voir édition du 22 novembre 2005) en vue d’une adoption ISO qui ne sera pas constituée avant la mi-2007.

Petit avantage pour ODF

« Il est certain que la normalisation donne un petit avantage à ODF », reconnaît Stéphane Kimmerlin, responsable stratégie chez Microsoft France, « les institutions officielles ont tendance à suivre les normes. » Mais le représentant de l’éditeur de Windows reste confiant dans la supériorité d’Open XML face au format concurrent émergeant. Selon lui, « ODF a sensiblement moins de fonctionnalités ». Et de citer l’absence de schéma métiers ou la notion d’accessibilité réduite, une gestion réduite des graphiques, des modes de révision moins développé ou des formules mathématiques pour le tableur absentes de la norme.

« Celle-ci fera l’objet d’une évolution du format et d’une révision de la norme », précise Charles-H Schulz. Le consultant fait également remarquer que les schémas métiers de Microsoft ne fonctionnent parfaitement qu’à travers ses solutions applicatives exclusivement. Mais pour lui, le plus important est la structure même du format. Alors qu’ODF garantit la séparation de l’ensemble des fichiers constituant le document, gage de pérennité d’accès aux données, Charles-H Schulz craint une absence de séparation claire des fichiers de données et de présentation au sein d’Open XML. « Il y a une polémique sur le sujet », rappelle-t-il, « mais personnes n’a vu les schémas d’Open XML, nous parlons de quelque chose que nous ne connaissons pas. » La polémique entre les deux formats et leur représentants n’a pas fini d’enfler.

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