Rattaché à Bpifrance, qui l’a doté de 50 millions d’euros pour financer de jeunes sociétés développant des technologies et services dans le domaine de la « ville intelligente », le fonds Ville de Demain officialise son premier investissement.
Il participe, aux côtés de MAIF Avenir, à un tour de table de 7,4 millions d’euros bouclé par Stootie.
La SAS parisienne – basée dans le 8e arrondissement avec un établissement secondaire dans le 10e – bénéficie aussi du soutien de Neptissimo et de Financière de l’intendance, deux family offices liés à Guy Paillaud, ancien directeur exécutif de Carrefour et fondateur du cybermarché alimentaire Ooshop.
Le fonds de capital-risque CapDecisif Management, actif essentiellement en Île-de-France, se joint à cette opération de financement, après avoir géré la première levée de fonds de Stootie (1,2 million d’euros en avril 2015).
La start-up affirme par ailleurs que ses « business angels historiques » lui ont renouvelé leur confiance. On parle là de Xavier Niel (Iliad-Free), de Jean-David Blanc (fondateur d’Allociné) et de Pierre-Olivier Desplanches (directeur des investissements pour le fonds Carlyle).
En juin 2012, près d’un an après le dépôt de ses statuts*, Stootie lançait, à destination du grand public, une application mobile (iOS, Android) destinée à faciliter la mise en relation de particuliers et de professionnels pour l’échange de services géolocalisés.
Déménagement, travaux de peinture, distribution de flyers, concierge Airbnb : chaque fois qu’un utilisateur poste une demande (appelée « mission »), les membres alentour sont avertis et peuvent se proposer pour effectuer la tâche. Ces derniers peuvent aussi proposer spontanément des services allant de la plomberie à l’atelier origami.
En 2014 s’y est ajoutée une rubrique dédiée à la vente, la location et le troc d’objets, toujours sur le même socle : une place de marché sur laquelle Stootie n’intervient pas, laissant aux utilisateurs le soin de négocier les prix et les modalités des contrats.
Cette plate-forme, en laquelle Jean-David Blanc perçoit « Twitter qui rencontre Le Bon Coin », est officiellement accessible dans une centaine de villes… sachant que la définition est large : on va d’Aiguille-en-Queyras à Paris en passant par l’île de La Réunion.
Après sa levée de fonds du printemps 2015, Stootie avait annoncé un objectif d’un million d’utilisateurs d’ici à fin 2016. On en est, au dernier pointage officiel, à 600 000, dont 40 % en Île-de-France, pour « plus de 200 000 utilisateurs actifs par mois » et « plus de 800 000 téléchargements » pour l’application.
Avec « 200 objets postés par jour » et « plus de 150 missions effectuées », le volume d’affaires mensuel atteint un demi-million d’euros. Le chiffre d’affaires net est constitué par la commission prélevée sur les transactions. En l’occurrence, selon les CGU, des frais de service à hauteur de 15 % du montant de l’offre acceptée par le demandeur et des frais de transaction de 3 % pris en charge par l’offreur en déduction de sa rémunération, au titre de la gestion du paiement en ligne notamment.
* À l’origine de Stootie, on trouve Jean-Jacques Arnal, qui avait auparavant créé Imaginatio, un logiciel de traitement de texte juridique. Son associé Charles Baron (directeur des opérations) a rejoint la maison en 2013.
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