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Gameloft dévoile sa stratégie en zappant Vivendi

Comment limiter l’influence de Vivendi ? Mis sous pression en raison de l’OPA du groupe média depuis lundi, Gameloft cherche à séduire les investisseurs et les actionnaires.

L’équipe de management, sous la houlette de Michel Guillemot, veut prouver que la société spécialisée dans les jeux digitaux et sociaux, cotée sur NYSE Euronext (Paris) et le marché OTC (États-Unis), est en mesure de se développer en toute indépendance.

Hier (22 mars), Gameloft a organisé une journée investisseurs à Londres. L’occasion de dévoiler un « plan stratégique » pour la société sur trois ans…sans Vivendi.

« Nous n’avons pas de problème de taille, ni de cash, ni de personnes. Nous avons tout ce qu’il faut et nous sommes très bien tout seuls », a assuré Michel Guillemot, cité par Les Echos.

Un discours similaire est tenu par son frère Yves Guillemot, P-DG d’Ubisoft (l’éditeur de jeux vidéo est également une cible de Vivendi).

« Dans un groupe comme le nôtre, l’essentiel c’est la confiance entre les personnes. »

En termes de perspectives financières, Gameloft prévoit une hausse de près de 40 % de son chiffre d’affaires à l’horizon 2018 pour atteindre plus de 350 millions d’euros.

Le résultat opérationnel devrait être évalué à 65 millions d’euros d’ici trois ans. L’éditeur compte aussi sur un niveau free cash flow positif de 85 millions d’euros dans trois ans.

Il faudra donc relever le niveau de 2015. Même si les indicateurs financiers sont nuancés : le chiffre d’affaires s’affiche à 256,1 millions d’euros (+12% par rapport à l’année précédente) et le résultat opérationnel est repassé dans le vert (+2,1 millions contre -1,1 million d’euros l’an passé).

Mais le résultat net a dérapé : -24,2 millions d’euros (contre -6,4 millions d’euros en 2014). Le niveau de free cash flow s’enfonce (- 13,4 millions d’euros) et la société a perdu sa capacité d’auto-financement.

La publicité mobile : le grand espoir

Comment rebondir après avoir monté un plan de restructuration qui s’est traduit par une suppression de 850 postes (soit 12% de l’effectif global) et la fermeture de dix studios jugés non rentables ?

En s’appuyant sur sa vingtaine de studios et ses 6000 collaborateurs, Gameloft compte d’abord se concentrer sur un nombre compact de lancement de nouveaux jeux (ou des versions réactualisées): une dizaine par an max’ (soit un nombre de titres divisé par deux).

Mi-mars, l’éditeur a sorti le jeu mobile Disney Magic Kingdoms pour smartphones et tablettes sur le thème des Parcs Disney.

Rappelons que Gameloft possède ses propres franchises (comme Asphalt, Order & Chaos, Modern Combat ou Dungeon Hunter) mais aussi des licences acquises auprès d’ayant-droits internationaux comme Universal, Disney, Marvel, Hasbro ou Mattel.

L’accent sera mis sur les business models associés aux apps ludiques, en particulier la publicité mobile. « En trois ans, le chiffre d’affaires généré par la publicité devrait passer de 5 à 100 millions d’euros », selon Les Echos.

C’est une question d’organisation : une régie publicitaire numérique a été mise en place, en connexions avec des trading desks du marché de la publicité programmatique (RTB).

En février, la division Gameloft Advertising Solutions a également signé un partenariat avec Smart AdServer pour l’intégration technique de sa plateforme SSP* (Smart RTB+).

Un nouveau canal d’inventaire mobile in-app pour des campagnes en formats display et vidéo mis à disposition des annonceurs.

Un deuxième accord RTB, cett fois-ci avec l’Américain Rubicon Project, avait été dévoilé à la même période.

* Supply Side Platform : plateforme technologique d’arbitrage entre différents acheteurs qui permet d’optimiser la commercialisation de l’inventaire publicitaire d’un éditeur. L’éditeur peut y piloter ses ventes impression par impression, en temps réel, et de façon automatisée. (Source : glossaire SRI)

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