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Uber : les actionnaires se déchirent comme le conseil d’administration

La situation s’envenime dans les hautes sphères d’Uber.

Jeudi dernier (10 août), Benchmark Capital, l’un des principaux actionnaires de la société avec environ 13 % du capital selon Axios, a engagé, devant un tribunal du Delaware, des poursuites contre Travis Kalanick.

Le fondateur et ancien CEO d’Uber – écarté au mois de juin – est assigné pour fraude, rupture de contrat et manquement à obligation fiduciaire.

Benchmark Capital l’accuse par ailleurs de chercher à placer des alliés au conseil d’administration, dans l’optique de reprendre le poste dont il a été démis.

Estimant que cette éventualité nuirait « aux actionnaires, aux employés, aux partenaires chauffeurs et aux clients », le fonds d’investissement cherche à faire annuler un vote auquel il avait souscrit en juin 2016.

Si j’avais su…

Ce processus avait autorisé un élargissement du board de 8 à 11 sièges, Travis Kalanick étant seul à pouvoir attribuer lesdits sièges.

Après sa démission, il a conservé celui qu’il occupait en tant que CEO. Les deux autres sont actuellement vacants.

D’après Benchmark Capital, l’intéressé s’était engagé par écrit, lors de son départ, à réserver ces deux sièges à des membres « indépendants » dont la nomination serait soumise à l’approbation du conseil d’administration. Sauf qu’il n’a, depuis, pas formalisé ces engagements par le biais d’un accord.

Benchmark Capital affirme en outre qu’il n’aurait « jamais accepté » le deal de juin 2016 s’il avait eu vent de la « mauvaise conduite » de Travis Kalanick, caractérisée entre autres par « du harcèlement sexuel » et la rétention présumée de secrets industriels volés à un concurrent.

Les secrets industriels en question sont au cœur d’un procès que Waymo, filiale de Google dédiée à la conduite autonome, a intenté à Uber.

Du côté de Travis Kalanick, on évoque, sur ce volet, des « propos mensongers », « nouvelle preuve que Benchmark agit pour ses propres intérêts, contraires à ceux d’Uber, de ses employés et des autres actionnaires ».

Dissensions

Plusieurs de ces « autres actionnaires » (en l’occurrence, Shervin Pishevar de Sherpa Capital, Ron Burkle de Yucaipa Companies et Adam Leber de Maverick) se sont associés pour faire pression sur le fonds d’investissement.

Ils lui demandent, comme le souligne The Verge, de retirer son représentant au board (Matt Cohler) et de revendre au moins 75 % de ses parts, afin de ne plus disposer du droit de nommer un administrateur. « Votre participation vaut aujourd’hui 8,4 milliards de dollars. […] Vous poursuivez le fondateur, la société et les employés qui ont travaillé si dur pour créer tant de valeur », expliquent-ils.

Pishevar, Burkle et Leber ne trouvent enfin « ni prudent, ni nécessaire » d’avoir « pris la société en otage » en exigeant la démission de Travis Kalanick, en lequel Benchmark Capital avait, pendant un temps, entrevu « le prochain Mark Zuckerberg », d’après les propos recueillis par TechCrunch.

Uber discuterait, en parallèle, d’une levée de fonds auprès d’un groupe d’investisseurs emmené par General Atlantic (déjà actionnaire) et Dragoneer Investment Group. Le deal pourrait être bouclé sous un mois, à en croire le New York Times, qui estime que le groupe télécoms japonais SoftBank pourrait aussi être dans la boucle.

L’opération consisterait pour partie en la revente d’actions existantes (aucun actionnaire ne se serait néanmoins encore signalé)… et en l’émission d’actions nouvelles à la valeur actuelle, afin de maintenir la valorisation d’Uber autour de 70 milliards de dollars, d’après Recode.

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