Abonnement FT en hausse : les opérateurs alternatifs en profitent-ils ?

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Le dégroupage total n’est pas une réalité pour tous les Français. Selon l’Afors Télécom, les tarifs des offres de gros restent trop élevés.

En ce début de période estivale, l’abonnement téléphonique de France Télécom est passé de 13,99 à 15 euros TTC (12,54 HT) par mois en métropole. Soit une revalorisation de 7,21 %. Il s’agit de la deuxième hausse du coût de l’abonnement dont les tarifs avaient évolué, en mars 2005, de 13 à 13,99 euros.

Conformément aux engagements signés en 2005, l’augmentation se poursuivra en juillet 2007 pour se stabiliser à 16 euros (voir édition du 4 février 2005). L’accord passé entre France Télécom et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) prévoit une augmentation de 26 % lissée sur trois ans dans le cadre de son engagement sur le Service Universel et la baisse des tarifs des communications.

Cette augmentation tarifaire devrait être une aubaine pour les opérateurs alternatifs pressés de récupérer les utilisateurs tentés par le dégroupage total qui permet de couper les liens, commerciaux et techniques, avec l’opérateur historique. Mais ce service est loin d’être disponible pour tous. D’abord parce que les réseaux des opérateurs alternatifs comme Free, Neuf Cegetel, Club-Internet ou Alice ne couvrent qu’environ 55 % de la population française. A l’inverse, il n’existe pas d’alternative à France Télécom pour l’autre moitié des Français.

Ensuite, le dégroupage total n’est proposé que dans le cadre d’une offre d’accès Internet haut débit. Aujourd’hui, il n’existe en effet pas d’offre de téléphonie pure non couplée à une offre Internet. « Compte tenu du prix trop élevé du dégroupage total, les opérateurs alternatifs ne peuvent proposer au public que des offres enrichies du type ‘triple play' », fait remarquer l’Afors Télécom, l’association des opérateurs alternatifs en France. Une réalité qui exclut d’emblée les utilisateurs qui ne souhaitent pas bénéficier d’Internet. Rappelons qu’à peine 50 % des foyers français disposent aujourd’hui d’un ordinateur à domicile.

Vers des offres de téléphonie totalement dégroupées

Mais la situation pourrait évoluer. Si le prix de vente en gros de l’abonnement par ligne est passé de 10,86 euros HT en avril à 11,70 euros en juillet, la baisse des tarifs de certaines prestations (renvoi d’appel, messagerie, etc.) et des frais d’accès au service devraient inciter les opérateurs alternatifs à proposer des offres téléphoniques uniques sur le mode du dégroupage total. Particulièrement les opérateurs qui proposent déjà un service de présélection dont Neuf Cegetel, Télé2 et AOL.

Quant à l’offre de location de la ligne dans le cadre du dégroupage total, l’Afors continue de dénoncer un tarif trop élevé. Celui-ci est aujourd’hui de 9,29 euros (HT) mensuel par ligne (sans les frais annexes) alors que les opérateurs alternatifs réclament un prix compris entre 6,50 et 7,50 euros. Mais la révision des conditions tarifaires n’est pas à l’ordre du jour du côté du régulateur.

Pourtant, le dégroupage total séduit. Effectif depuis mai 2004 (voir édition du 6 mai 2004), il a séduit 950 000 internautes pour un total de 3,15 millions d’accès dégroupés au 31 mars 2006 (pour un parc de 32 millions de lignes téléphoniques). L’augmentation de l’abonnement téléphonique devrait donc accélérer la migration vers le dégroupage total.


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