Boulanger fait ses premiers pas en 3D avec un magasin virtuel

Mobilité

Avec l’aide d’IBM, l’enseigne de vente de produits électro-ménager – HiFi – vidéo – informatique vient d’inaugurer son île sur Second Life.

Boulanger est en train de rattraper le temps perdu. L’enseigne (propriété du groupe Auchan) a été un des derniers spécialistes français de la distribution de loisirs, multimédia et électroménager à ouvrir un site Internet. C’était au premier semestre 2007. Mais la marque vient de prendre de vitesse tous ses concurrents en inaugurant ce qu’elle appelle « le premier magasin 3D Internet français ».

De quoi s’agit-il ? D’une île sur Second Life, où un magasin Boulanger a été modélisé, bien sûr. Mais on y trouve également des espaces de vie reproduits (cuisine, salon, salle de bain, coin « jeux vidéo »… ), ainsi que des amphithéâtres pour assister à des cours de cuisine ou des animations. Sans oublier quelques gadgets comme des engins (voitures, motos, hélicoptère, bateau… ) mis à la disposition des « résidents » (le nom officiel des internautes sur Second Life) pour se déplacer dans ce vaste domaine.

A terme, cet île Boulanger sur Second Life permettra à terme de voir en 3D tout le catalogue Boulanger, de tester certaines configurations (façades des cuisines, par exemple), voire de simuler l’utilisation de quelques produits (téléviseurs, consoles de jeux vidéo…)

Stratégie de sitribution : « Atawad »

« Sur Second Life, notre objectif est double, précise Jacques Honoré, directeur des systèmes et de la logistique chez Boulanger. Tout d’abord, donner une image plus moderne, mais aussi plus joyeuse de notre enseigne ; et, ensuite, nous devons évoluer dans notre approche multichannels. »

Jacques Honoré résume sa stratégie de distribution par un acronyme anglais, « Atawad », qu’il prononce comme un cris de guerre. « Atawad signifie « Any Time, AnyWhere, Any Device », précise-t-il. Autrement dit, le client doit pouvoir acheter n’importe quand, n’importe où, par n’importe quel moyen (en magasin, mais aussi sur Internet, sur son téléphone mobile et via le centre d’appels de l’entreprise).

Dans Second Life, des interfaces renvoient déjà vers le site Internet de Boulanger, mais, plus tard, il sera également possible d’entrer en contact avec le call center. De même, des vendeurs (en tout cas leurs avatars) devraient être présents sur l’île Boulanger pour conseiller les acheteurs.

Pour l’instant, il n’y a pas grand monde sur l’île. Lorsque Vnunet.fr s’y est rendu, il n’y avait, outre notre reporter, qu’un seul autre avatar : Gwenael Debevec, derrière qui se cachait Laurent Ferrari, responsable du développement 3D pour la France, chez IBM, et qui nous a fait visiter les lieux.

« L’île pourra servir également d’outil interne à Boulanger pour assurer la formation de ses employés, précise le représentant d’IBM. Un des avantages dans Second Life est de pouvoir simuler le comportement entre deux personnes. » Il sera également possible d’organiser des « événements » (fêtes, réunions) en interne.

« L’ïle n’est pas en phase industrielle »

IBM a assuré une partie du financement de l’opération, dont le montant n’a pas été révélé. Pour Big Blue, c’était l’occasion de démontrer son savoir-faire dans le domaine de la 3D. « Plus de 5 900 IBMers travaillent dans le domaine de la 3D, à travers le monde », assure Laurent Ferrari. « Il n’a fallu que quatre mois et demi aux spécialistes d’IBM pour réaliser notre île, constate Jacques Honoré. Et comme ils ont voulu faire un site pilote, je trouve le résultat très abouti… »

Reste à faire vivre ce site en 3D, qui a été inauguré en même temps que le nouveau magasin réel (celui-ci d’Englos, près de Lille, dans le Nord de la France). « Pour l’instant, notre île n’est pas encore en phase industrielle, reconnaît Jacques Honoré. Le grand public se demande encore ce que l’on peut faire sur Second Life. C’est un peu comme Internet au début. »

Le groupe (1,5 milliard de chiffre d’affaires en 2007, dont 1,1 milliard dans les seuls magasins à l’enseigne Boulanger) ne communique pas sur son activité Internet. « Nous ne vendons sur Internet l’essentiel de notre gamme que depuis dix mois, précise Jacques Honoré. Internet, pour l’instant, ce n’est que l’équivalent d’un de nos petits magasins. »