Bouygues Télécom réclame la révision des prix de gros des SMS

Mobilité

L’opérateur mobile a déposé une demande d’arbitrage contre Orange et SFR auprès de l’Arcep.

Soupçonnés d’entente illicite (voir édition du 24 août 2005), les opérateurs mobiles semblent aujourd’hui en plein désaccord. Bouygues Télécom est le premier à manifester sa discorde avec ses confrères : il conteste aujourd’hui les prix de gros des SMS, pourtant fixés librement et à l’unisson par les trois acteurs voilà plusieurs années.

En vertu du contrat convenu entre les trois parties, chaque opérateur facture à ses clients 10 centimes d’euro par SMS. Et quand le message est destiné à un abonné d’un concurrent, il reverse à celui-ci près de 7 centimes d’euro. Un principe défavorable à Bouygues, dans la mesure où celui-ci compte moins de clients que ses rivaux. En effet, il avait à son actif 7,5 millions d’abonnés au 30 juin dernier, selon les derniers chiffres publiés par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Orange et SFR revendiquaient, dans le même temps, respectivement 20,6 millions et 15,6 millions de clients.

Des SMS plus chers chez Bouygues Télécom

Pour rétablir l’équité, Bouygues Télécom souhaite que les prix de gros des SMS soient revus à la hausse chez lui, et à la baisse chez ses confrères. Il pratiquerait ainsi des tarifs plus élevés qu’Orange et SFR, comme c’est le cas pour les prix de gros des minutes de communication. Ne parvenant pas à convaincre ses rivaux d’adopter ce principe, l’opérateur mobile a déposé une demande d’arbitrage auprès de l’Arcep.

L’Autorité de régulation a déjà été saisie sur la question des prix des SMS par le passé, notamment par l’UFC-Que Choisir en novembre 2003. A l’époque, l’association de défense des consommateurs portait plainte contre les opérateurs pour abus de position dominante collective. Elle accusait Orange, SFR et Bouygues Télécom d’avoir mis en place un « cartel » pour s’assurer des « marges exorbitantes » sur l’envoi d’un SMS. Aucun avis ni décision n’a encore été rendu à ce jour dans cette affaire.