Des PowerPC développés par Apple ?

Mobilité

Les équipes d’Apple travailleraient depuis plusieurs mois au développement des futurs processeurs utilisés par la firme en raison du désengagement de Motorola. La société texane, qui n’a pas fait d’annonce majeure sur des puces pour ordinateurs depuis de long mois, pourrait revendre son activité à Cupertino en 2002. Un G5 est bien dans les tuyaux et Mac OS X tourne rond sur trois autres architectures RISC.

Pourquoi croyez-vous que Steve Jobs a pu affirmer d’un ton péremptoire à l’hiver dernier qu’Apple comblerait le fossé du gigahertz en 2001 ? Si l’on veut bien en croire la contribution d’un lecteur du site américain MacOsRumors qui se prétend employé d’Apple, c’est en raison de l’internalisation de la conception des processeurs PowerPC dans les locaux de recherche et développement de Cupertino ! Depuis de longs mois, la firme aurait mis ses équipes à l’oeuvre pour améliorer les puces qu’elle utilise dans ses ordinateurs. La montée en vitesse des derniers G4 jusqu’à 733 MHz, c’est eux ! La firme aurait également réalisé l’année dernière un investissement de 50 millions de dollars (près de 375 millions de francs) dans le développement d’un procédé de gravure à 0,10 micron pour ses futurs processeurs.

Un G5 pour la fin de l’année ?

Les nouvelles apportées par cet insider de Cupertino fusent de tous côtés : Apple est désormais bien impliquée dans le développement du G5 – nom de code « Goldfish » (poisson rouge) – qu’elle entend sortir d’ici à la fin de l’année pour présenter les premières machines équipées à MacWorld en janvier 2002. Steve Jobs semble derrière ses équipes pour que les choses avancent et tournent vite ! En témoignent les vitesses stables atteintes désormais par les laboratoires de la firme : entre 800 et 933 MHz disponibles dès maintenant (entendez pour MacWorld le 17 juillet) et 1 GHz prévu avant la fin de l’été (entendez pour le Seybold – ou l’AppleExpo – en septembre) (voir édition du 19 mars 2001). La généralisation du G4 sur les machines à la Pomme semble donc bien pour cet été. Mais les premiers PowerPC à 1,6 GHz auraient également vu le jour sur l’Infinite Loop, dans le bâtiment 2 du campus d’Apple, le site destiné à la R&D !

Le désengagement de Motorola se fait sentir en fait depuis la fin de l’année dernière. En janvier, la firme texane n’avait pas annoncé le processeur utilisé à bord des nouveaux G4 avant Apple (voir édition du 11 novembre 2000) : la contribution de cet insider aiderait à comprendre pourquoi ! C’est la Pomme qui s’était chargée de son développement et qui avait donc la maîtrise de cette information, restée sous embargo médiatique jusqu’au dernier moment. Les futures versions risquent fort de présenter les mêmes caractéristiques ! D’autant qu’Apple dispose de la possibilité de racheter l’activité PowerPC de Motorola d’ici l’année prochaine. Le désengagement de Motorola dans cette activité semble durable : la firme ne se serait pas engagée dans le programme PowerPC G6, qui voit collaborer ardemment Apple et IBM. Big Blue s’y serait investi considérablement, mettant à disposition des prochaines générations de PowerPC ses technologies les plus avancées ! Celles-ci comportent des procédés de fabrication qui doivent faire baisser considérablement les coûts et accélérer de façon non négligeable les prochaines puces. Les annonces de niveaux de fréquence se font maintenant par dizaines de gigahertz !

Apple compte désormais sur IBM

Si ces informations sont vérifiées dans les faits, elles signifient la fin de l’alliance PowerPC, née aux débuts des années 90 entre Apple, IBM et Motorola. La firme aux ailes d’argent – qui connaît des difficultés multiples en raison notamment de ses choix stratégiques et qui avait désavoué la décision de Jobs d’abandonner la politique des clones dont elle disposait d’une ligne complète – se recentre désormais sur des métiers qu’elle maîtrise mieux. Ainsi, son activité processeurs semble désormais bien plus vouée aux puces embarquées, pour lesquelles elle a fait de multiples annonces depuis le début de l’année. L’avenir des processeurs dans les machines à la Pomme semble donc désormais lié à IBM ou au portage de son système d’exploitation sur d’autres puces. Mac OS X tourne correctement sur trois architectures RISC différentes, d’après le correspondant de MacOSRumors. L’avenir de la plate-forme PowerPC semble donc dépendre des efforts de la petite équipe de développement de Cupertino et de ses bons rapports avec les équipes de l’inventeur du PC, IBM ! Etonnant, non ?