Droits TV du football : France Télécom s’est abstenu de suivre la folle montée des enchères

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Intéréssé par la retransmission des matches de Ligue 1 sous forme de vidéo à la demande, l’opérateur télécoms n’a pu contrer les ambitions du groupe Canal Plus qui obtient tous les droits de diffusion en exclusivité, au détriment de TPS

Vendredi, en fin d’après-midi, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a mis fin à un suspense de longue haleine. Elle a attribué à Canal Plus la totalité des quatre lots des droits de télévision de la Ligue 1 de football pour les saisons 2005-2006 et 2006-2007 pour un montant de « 600 millions d’euros en moyenne » par saison.

C’est la fin de la procédure d’enchères dont le tempo avait été présenté par la LFP début novembre. Les dernières heures ont été marquées par une certaine fébrilité jusqu’à l’annonce de la victoire de Canal Plus. Immédiatement, TPS s’est fendu d’un communiqué de presse « prenant acte » de la décision de la LFP. « La vie d’une entreprise et de ses collaborateurs ne se joue pas sur un coup de poker hasardeux », précise l’opérateur du bouquet satellite exploité conjointement par les groupes TF1 et M6.

Vendredi soir, TPS n’a pas semblé vouloir jouer les prolongations en contestant le résultat. « Nous regrettons simplement que dans la structure de l’appel à candidature, la Ligue ait fait le choix de proposer tous les lots exploités ce jour par Canal Plus et d’éliminer tous ceux exploités par TPS », glisse toutefois l’exploitant du bouquet satellite.

Mais, pour les acteurs des télécoms, les regards étaient tournés vers la position de France Télécom qui s’était maintenu jusqu’au bout pour essayer de récupérer l’exploitation des fenêtres paiement à la séance (pay per view ou PPV) et vidéo à la demande (video on demand ou VOD), regroupées dans le « lot 4 » pour reprendre la terminologie LFP. L’opérateur télécom n’a pas remporté ce package, qui est également tombé dans l’escarcelle de Canal Plus.

Pour décrocher le lot 4, Canal Plus a proposé de verser 110 millions d’euros par saison de Ligue 1. De son côté, France Télécom ne fait pas de commentaires sur sa propre offre. Mais, de toute évidence, sa proposition financière était beaucoup plus raisonnable.

Une fenêtre d’exploitation VOD très encadrée

C’est la première fois en France qu’un opérateur télécoms joue au trublion dans la bataille pour acquérir des droits TV de football qui oppose traditionnellement les deux principaux blocs du paysage audiovisuel français (Canal Plus et TF1 en l’occurence). France Télécom s’est maintenu pour tenter d’arracher une exploitation de matches de Ligue 1 en accès vidéo à la demande (voir édition du 6 décembre 2004). Une offre de programmes sportifs qui aurait pu servir de produits d’appel pour son service VOD commercialisé sous la marque MaLigne TV.

Mais les conditions d’exploitations de la vidéo à la demande étaient limitées par rapport au paiement par séance. Pour la mise d’un service VOD, la LFP a imposé une exploitation uniquement le samedi soir dans le créneau horaire 22h00 ? 00h00 en mode unicast (chaque utilisateur reçoit son propre flux vidéo à chaque sollicitation) c’est à dire juste après la fin des matches de la journée. Du côté du PPV, les exploitants audiovisuels peuvent débuter plus tôt (20h00) pour couvrir les matches en direct avec sept canaux en diffusion simultanée multicast (une source peut desservir un groupe d’utilisateur). Deux poids, deux mesures.


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