François Paget (McAfee) : « Nous sommes déjà entrés dans l’ère de la cyber-guerre »

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Dans son rapport sur la criminologie virtuelle, McAfee estime que la multiplication des cyber-guerres entre les Etats pourrait avoir des effets dévastateurs sur les infrastructures critiques et le secteur privé.

Toutefois, quelques efforts de transparence et de mise en place d’un dialogue ont vu le jour en mai 2008, lors de la création par sept pays alliés rattachés à l’OTAN (Allemagne, Espagne, Estonie, Italie, Lettonie, Lituanie et Slovaquie) de la CCDCOE (Cooperative Cyber Defense Centre of Excellence), un centre d’expertise et de formation en matière de cybernétique, basé à Tallinn.

Protéger les infrastructure critiques et le aider le secteur privé à se défendre

Aujourd’hui, McAfee estime que cinq Etats développent une capacité informatique avancée : les Etats-Unis, la France, Israël, la Russie et la Chine. D’ailleurs, en France, après la parution d’un Livre blanc en juin 2008, intitulé « Défense et Sécurité nationale », approuvé par Nicolas Sarkozy, a été créé en juillet 2009 l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information).

D’autre part, à travers ce Livre blanc, le Président de la République a souhaité la constitution de capacités de lutte informatique offensives, mises en place par les armées et par les services spécialisés, sous l’égide de l’état-major des armées.

Si aujourd’hui les cyber-armes visent les infrastructures critiques des pays (réseaux de distribution d’eau et d’électricité, transports, télécommunications, systèmes financiers), elles s’attaquent également au secteur privé, mettant en danger les entreprises.

« En cas d’attaque majeure, il ne faut pas croire que le gouvernement les sauvera. Il aura des problèmes bien plus urgent à résoudre », précise François Paget. Etant très exposé aux risques, McAfee les enjoignent à partager et à recouper sans tarder leurs informations avec le secteur public.

Alors que des règles claires et internationales n’ont pas été formellement établies pour définir exactement ce qu’est un cyber-conflit et les méthodes qui y sont associées, McAfee souligne la nécessité de mettre en place un débat public « en lieu et place de la culture du secret » pour établir des normes communes et réviser les lois internationales sur les conflits armés.