Free Mobile a un an : le petit poucet a secoué le cocotier de la téléphonie

Régulations
free-mobile-un-an

L’offre fracassante de Free Mobile avait été dévoilée le 10 janvier 2012. Un an plus tard, elle est désormais incontournable, quitte à remodeler le secteur télécoms.

Pour sa première année d’exploitation commerciale, Free Mobile reste humble.

Cela détonne par rapport au lancement fracassant lié au buzz sur l’arrivée du quatrième opérateur mobile et aux déclarations de guerre de son dirigeant Xavier Niel à l’époque face à ces concurrents installés.

SFR et Bouygues Telecom ont vraiment souffert. Davantage qu’Orange qui a signé un contrat d’itinérance avec le nouvel arrivant.

Rappelez-vous : l’offre commerciale Free Mobile avait été dévoilée le 10 janvier 2012 sous la forme d’un grand show de Xavier Niel qui aurait mérité un contrôle antidopage à la sortie (« les clients mobiles, tous pigeons »).

Pour ce premier anniversaire, le décalage est flagrant. Le groupe Iliad-Free ne fournira pas d’effort de communication particulier pour fêter cet évènement.

Il faut lire Le Figaro pour trouver quelques déclarations générales de Xavier Niel : « On aurait pu faire encore mieux! ».

L’entrepreneur trublion des télécoms se montre fier « d’avoir créé de l’emploi et avoir rendu un grand service aux plus démunis en baissant les prix ».

Mais il regrette de « ne pas avoir réussi à convaincre les Français qu’un mobile subventionné coûte, au bout du compte, plus cher qu’un mobile acheté nu, sans abonnement ».

On en reparlera lors de la prochaine audience du procès Free contre SFR portant justement sur le subventionnement des mobiles.

Disposant d’une base de 4,4 millions de clients à la fin du troisième trimestre 2012 (performance remarquable en neuf mois d’exploitation), Free Mobile a marqué les esprits et bouleversé la donne dans la téléphonie mobile.

Et la concurrence a fini par s’ajuster par rapport aux offres à bas coût du nouvel entrant : forfait à 19,99 euros par mois (ôtez quatre euros par mois pour les abonnés Free) et forfait à 2 euros par mois là aussi atypique (gratuit pour les membres du FAI).

Les secousses (sociales, usages, business…) ont été multiples l’an dernier dans le secteur. On accuse Free Mobile de beaucoup de maux mais ce n’est visiblement pas l’avis des consommateurs qui ont plébiscité l’offre malgré des couacs survenus au démarrage.

La question de la création ou de la destruction de l’emploi liée à l’arrivée de Free Mobile reste prégnante : elle divise encore les experts télécoms.

Et elle s’est amplifiée avec le changement de majorité politique en France. Free a dû commander une étude pour défendre sa contribution dans le mobile.

Sur le front commercial, la bataille s’est poursuivie cette semaine : Free a annoncé mardi (8 janvier) qu’il permettait désormais à ses abonnés mobiles et fixes d’appeler sans surcoût vers des mobiles situés dans les DOM (Départements d’Outre-Mer).

A travers son offre « low cost » concurrente (B&YOU), Bouygues Telecom va prochainement inclure les appels illimités vers les mobiles des DOM (hors Mayotte) dans ses deux forfaits pour tous les utilisateurs.

Obliger ses concurrents à réagir, Free Mobile ne se lasse vraiment pas de ce petit jeu.

Xavier Niel : on parle de moi ?
Xavier Niel est très sollicité par les médias actuellement. Mais il ne répond guère aux requêtes. On l’a connu plus disert.
Sur la polémique liée au filtrage de la publicité sur le réseau Free, il déclare à Challenges : »On n’est jamais aussi bon que quand on est attaqué. Notre ego est touché sur le moment, mais les abonnements explosent. Les acteurs établis n’aiment pas cet état de guerre, mais les vrais entrepreneurs s’y sentent bien. C’est ce qui les pousse à se surpasser. »
Parallèlement, Mediapart, média en ligne réputé pour son goût de l’investigation (accès payant), a commencé à publier un long dossier concernant le parcours de Xavier Niel, sachant qu’il a fait à la rentrée de septembre l’objet d’une biographie non officielle.
Le patron d’Iliad-Free n’a pas souhaité contribuer à l’exercice de Mediapart, en arguant qu’il préfère raconter la saga Free plutôt que sa propre vie (mouvementée). Pourtant, il a contribué au financement de Mediapart à son lancement en 2008 (actionnaire à hauteur de 100 000 euros selon la fiche Wikipedia).

Quiz : Connaissez-vous vraiment Free ?

Archives vidéos : VIDÉO XAVIER NIEL (FREE MOBILE) : « NOUS VISONS 25% DE PARTS DE MARCHÉ » (10/01/12)

VIDÉO XAVIER NIEL (ILIAD) : « 4G : FREE MOBILE S’Y PRÉPARE POUR DÉBUT 2013″ (10/01/12)

 

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur