Hadopi : 3 millions d’euros pour un Internet plus PUR

CloudRégulations

La Hadopi veut changer son image d’instrument de répression avec la création d’un label identifiant les offres légales de divertissement numérique (PUR).

Petite manifestation des opposants Hadopi sur place

Chaque spot publicitaire ou affiche présente un enfant et le projet artistique qu’il créera hypothétiquement dans les années 2020.

Mais, selon le slogan, ce projet ne se réalisera que grâce à la Hadopi et aux usages licites portant sur les divertissements numériques.

C’est la promotion des offres légales qui est donc à l’honneur, au lieu de mettre l’accent sur les mails d’avertissement et la possible coupure du Net, deux symboles couramment associés à la Hadopi.

Marie-Françoise Marais nous offrant même la fameuse petite phrase : « Non, la Hadopi n’est pas la mère fouettard du Net« .

Quelques chiffres ont tout de même été donnés sur le « volet répressif » de l’action de la Hadopi : 400 000 courriels de « première recommandation » ont été envoyés, ainsi que 4 500 lettres recommandées pour le deuxième avertissement.

Aucune coupure du Net pour les « gros téléchargeurs pirates » n’est à l’ordre du jour, la Haute Autorité souhaitant avant tout se concentrer sur son « rôle de prévention ».

Malgré tout, la Hadopi rencontre toujours l’opposition d’activistes du Web.

Une dizaine de membres de la Quadrature du Net manifestaient ainsi hier devant l’espace Pierre Cardin (à côté de la Place Concorde), où avait lieu la réunion d’information parisienne.

Jérémie Zimmermann, co-fondateur de l’association, nous a expliqué que « cette campagne est assez risible car la seule chose qu’elle met en image est le mythe que la Hadopi finance la création. »

De plus, selon lui la création et l’offre légale n’ont pas besoin de la Haute Autorité.

Il cite un passage d’un rapport publié en janvier 2011 par la Hadopi (page 45) :

« Les internautes déclarant un usage illicite ont une dépense légèrement supérieure à la moyenne (+1 à +2 points selon la tranche), ils sont moins nombreux que la moyenne à déclarer « aucune dépense ». A contrario, les internautes déclarant un usage licite ont une dépense légèrement inférieure (-3 à -1 points selon la tranche) et sont plus nombreux que la moyenne à ne déclarer « aucune dépense ». »

L’association militante en conclut que si les pirates sont des aficionados du partage gratuit, ils participent malgré tout plus que la moyenne au financement de la création.

« S’en prendre à eux serait du coup contre-productif », considère-elle.

Un des spot TV créé pour le label PUR, hébergé sur YouTube :

Lire aussi :