Intel dévoile la première puce WiMax

Mobilité

Le haut débit sans fil est à nos portes : Intel vient de présenter la première puce WiMax et prévoit les premiers déploiements européens avant la fin 2005.

Le WiMax sera-t-il au Wi-Fi ce que l’ADSL est aux connexions bas débit ? C’est en tout cas l’ambition d’Intel qui, en ouverture de l’Intel Developper Forum 2004 (IDF, du 7 au 9 septembre à San Francisco) vient d’annoncer Rosedale, nom de code de la première puce WiMax destinée aux périphériques clients. Autrement dit, la pièce maîtresse des futurs modems WiMax (la norme 802.16-2004, finalisée en juin dernier). Intel a annoncé avoir livré les premiers exemplaires de sa puce à quelques partenaires (AirSpan, Alvarion et Proxim). Rosedale devrait débarquer en masse chez les fabricants avant la fin de l’année.

Pour mémoire, le WiMax est une nouvelle norme de communication sans fil qui offre des débits théoriques de 75 Mbit/s (plus de 9 Mo/s) sur des distances de près de 50 kilomètres. « 30 kilomètres en pratique », relativise Xavier Petot, chargé des technologies sans fil chez Intel France. La bande passante sera partagée entre tous les utilisateurs reliés à un point d’accès, une antenne qui viendra probablement côtoyer les pylônes des antennes GSM des opérateurs mobiles. Autrement dit, plus il y aura d’internautes WiMax reliés à un point d’accès, plus lente sera la connexion. « Il suffira d’ajouter une nouvelle antenne pour désengorger le trafic », explique Xavier Petot. Une politique de développement qui relèvera de la seule stratégie des opérateurs/fournisseurs d’accès.

Un concurrent potentiel de l’ADSL

Le WiMax vise donc à apporter le haut débit dans les zones où le déploiement d’une technologie filaire (câble ou ADSL), voire le couple satellite/Wi-Fi (limité à quelques dizaines de mètres pour, au mieux, 54 Mbits/s), se révèle trop onéreux. Mais rien, techniquement, n’empêchera le WiMax d’entrer en concurrence frontale avec les réseaux filaires, l’ADSL notamment, même si les opérateurs le conçoivent plus comme une technologie complémentaire. Le 802.16-2004 est en effet en mesure de supporter les transferts de données de la voix et de la vidéo. De plus, Paul Otellini, le directeur général d’Intel, a annoncé à l’IDF que la plate-forme Centrino supporterait le WiMax en 2006.

En Europe, le déploiement des réseaux WiMax devrait commencer dès le second semestre 2005 sur la bande de fréquences de 3,5 GHz, « qui a l’avantage de n’être utilisée par personne », précise Xavier Petot. Le WiMax ne devrait donc pas se heurter aux difficultés administratives qu’avait connues le Wi-Fi qui utilisait une bande de fréquence exploitée par l’armée. Pour Xavier Petot, le Vieux Continent représentera le premier marché du WiMax. « L’Europe est en avance sur les Etats-Unis car elle est de plus en plus technovore », explique-t-il. Les prochaines évolutions du WiMax viseront à apporter des fonctions de roaming afin d’assurer les déplacements sur des grandes distances sans coupure de connexion. La technologie pourrait alors être déployée sur les téléphones mobiles.