Intel et Rambus, un divorce consommé ?

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Plus rapide, mais plus chère, que la DDR SDRAM, la technologie mémoire proposée par Rambus n’a jamais réussi à percer dans le monde du PC. Et Intel, son seul partisan avec le Pentium 4, serait sur le point de définitivement l’abandonner. Exit des PC, la RDRAM ? Pas encore. SiS reprend le flambeau avec son chipset SiSR658.

Selon notre confrère The Inquirer, Intel est en passe de se séparer définitivement des services de Rambus et sa mémoire RDRAM. « C’est maintenant évident, selon la dernière roadmap d’Intel, que le chipset 850E, et par définition la mémoire RDRAM de Rambus, n’en a plus pour longtemps dans l’univers du PC », écrit Mike Magee dans l’édition du mercredi 4 septembre.

Selon lui, le circuit logique i850E supportera la prochaine RDRAM 1066 qui doit arriver sur le marché en octobre. Ensuite, le chipset cèdera la place au Springdale-P à la mi-2003. Or, le Springdale-P est présenté comme le successeur du 845G puisqu’il supportera la DDR SDRAM 333. A moins de réaliser un composant compatible avec les deux types de mémoire (si cela est possible, son coût en limitera sérieusement l’intérêt), il semble donc bien qu’Intel fasse une croix sur la RDRAM.

Ce serait donc la fin d’une collaboration technologique annoncée, à l’époque, comme une avancée majeure voire révolutionnaire. Intel avait attaché l’architecture de son Pentium 4 exclusivement à la mémoire de Rambus (voir édition du 23 août 2000)… avant de faire machine arrière et d’adapter un chipset, le i845, pour la gestion de la DDR SDRAM concurrente, un peu moins performante mais nettement moins chère (voir édition du 26 juillet 2000). Outre un gain de performances discutable et un tarif dissuasif, les déboires juridiques de Rambus n’ont probablement pas encouragé Intel à poursuivre ses développements (voir édition du 13 août 2001). Si l’information se révèle exacte, les mémoires Rambus vivent leurs derniers instants sur les cartes mères des ordinateurs de bureau.

Une seconde chance pour la RDRAM ?

Sauf si SiS reprend le flambeau. Avec le chipset SiSR658 annoncé en juillet, l’entreprise taiwanaise supporte désormais la RDRAM 1066. SiS est persuadé que la mémoire de Rambus prouvera pleinement son intérêt avec des processeurs cadencés à partir de 3 GHz. Autrement dit, SiS tente de récupérer un marché abandonné par Intel à l’heure où celui-ci serait en mesure de l’exploiter au mieux. SiS précise cependant qu’il destine la RDRAM aux PC haut de gamme et stations de travail. La question est : existe-t-il encore un marché pour la RDRAM ?