L’ADSL moteur de croissance des FAI

Mobilité

Ils sont à peine plus de deux millions et tirent à eux seuls le marché vers le haut. « Ils », ce sont les abonnés haut débit, ADSL essentiellement. Et ce n’est que le début.

Souvent présenté comme un vecteur de développement, le haut débit confirme son rôle de moteur de croissance Internet, notamment dans les revenus des opérateurs et fournisseurs d’accès. Selon le compte-rendu de l’Observatoire des marchés sur les services de télécommunications en France publié par l’Autorité de régulation des télécoms (ART), les revenus générés par le haut débit représentent, au 2e trimestre 2003, 50 % du chiffre d’affaires Internet devant les accès bas débit (44 %) et autres services liés. Il est essentiellement à l’origine des 15,3 % de progression du chiffre d’affaires total généré par les opérateurs Internet en France. Avec 165 millions d’euros de revenus au deuxième trimestre 2003, le haut débit affiche une progression de plus de 117 % en un an. De quoi largement compenser la baisse de près de 24 % du bas débit (148 millions d’euros).

3 millions de lignes ADSL

C’est en effet une belle performance pour un service qui émergeait à peine il y a encore deux ans. On comptait 2,2 millions d’abonnés haut débit (dont 2 millions rien que pour l’ADSL) en milieu d’année alors que les internautes surfant à grande vitesse étaient 900 000 environ un an auparavant. Le haut débit séduit un quart des internautes abonnés à un FAI contre 11 % il y a un an. Si le confort apporté par le haut débit explique l’engouement rencontré, les baisses tarifaires sur les forfaits ADSL, notamment initiées par Free (le premier FAI à proposer le 512 Kbits/s à moins de 30 euros) dès 2002 ne sont probablement pas étrangères au succès. Un succès qui ne devrait pas se démentir, au contraire, puisque depuis cet été de nouveaux tarifs, toujours plus attractifs, sont apparus, notamment du côté de Télé2 et 9online. France Télécom à lui seul vise les 3 millions de lignes ADSL pour la fin 2003.

Si le haut débit séduit de plus en plus, le bas débit ne démérite pas. Du moins, en termes de consommation. Avec près de 12 400 millions de minutes consommées au deuxième trimestre 2003, la connexion RTC connaît une embellie de 13,5 % par rapport à la même période un an plus tôt. Une embellie qui ne profite pas réellement aux opérateurs dont le chiffre d’affaires sur les minutes Internet baisse légèrement (- 0,4 %). Il génère cependant 61 millions d’euros. Si le nombre d’abonnements bas débit a crû de 4 % en un an avec 7,338 millions de comptes, il ne peut rivaliser avec le haut débit qui, marché émergent oblige, progresse de plus de 157 % avec 2,275 millions de forfaits.

Le bas débit sur la voie du déclin

Mais qu’on ne s’y trompe pas. Le bas débit semble bel et bien sur la voie du déclin. Entre le 1er et le 2e trimestre 2003, le nombre de comptes a chuté de 152 000 unités. Une baisse certes insignifiante de 2 % sur 7,338 millions d’utilisateurs mais la première depuis plus d’un an. Sans nul doute expliquée en partie par les abonnés bas débit qui franchissent le pas de l’ADSL ou du câble. Même entre les deux types d’accès haut débit la concurrence profite à l’ADSL qui enregistre une progression supérieure à 193 % (2,041 millions de comptes) contre à peine 44 % pour le câble (336 668 unités).

Le haut débit est donc plein d’avenir. C’est une évidence qui va se renforcer dans les mois qui viennent. Baisse de tarifs d’interconnexion (en direction des opérateurs tiers et FAI) de France Télécom, progression rapide du dégroupage, nouveaux services comme la télévision sur l’ADSL, la visioconférence, la vidéo à la demande, le téléphone ou encore le partage de photos en ligne devraient faire exploser la demande en 2004. Y aura-t-il pour autant de la place pour tout le monde ?

Article modifié le 03/12/03