Lancement imminent du nouveau Napster ?

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Cette fois, c’est sûr : la nouvelle version de Napster doit être bientôt lancée. « Début 2002 », promettent ses responsables. Le temps de finaliser les négociations sur les droits d’exploitation et de trouver un tarif adéquat.

Le lancement du nouveau Napster est imminent. C’est du moins ce qu’annoncent ses gestionnaires sur leur site Web. Rappelons que Napster n’offre plus le partage des fichiers depuis l’été dernier et que la version payante devait ouvrir ses portes à l’automne, puis avant la fin 2001 (voir édition du 25 septembre 2001). En attendant la réouverture du service « début 2002 », les concepteurs nous donnent à patienter en offrant un aperçu de la nouvelle version.

Refondue, l’interface intègre un player plus évolué que le précédent. On y retrouve les fonctions courantes d’un « vrai » lecteur (lecture et arrêt, avance et retour rapides, pause, lecture en boucle ou aléatoire) qui offrira une bibliothèque de titres. La recherche des morceaux sera comme auparavant textuelle mais aussi thématique, par nom et genre notamment. Un gestionnaire de fichiers interne facilitera le classement des titres et on retrouvera les fonctions de dialogue en direct entre utilisateurs. Mais la véritable nouveauté vient de la possibilité pour les artistes en herbe de diffuser leur propre musique. Napster leur offrira une interface de gestion des droits. Ce service révèlera peut-être le nouvel « effet Napster », même si ce modèle n’a pas encore fait ses preuves sur la Toile.

Partage de fichiers sous surveillance

Apparemment, le système de partage de fichiers entre les « membres de la communauté Napster » est conservé. Le respect des droits d’auteur sera assuré par le système de filtrage propre à la société. En revanche, futurs comme anciens membres devront s’enregistrer comme pour une première inscription.

Le succès de Napster reposera, comme pour la précédente version gratuite, sur la volonté des utilisateurs à adhérer au système et à partager leur disque dur. A priori, aucun titre musical ne sera stocké sur les serveurs de Napster qui se contenteront de centraliser les échanges. Conscients de la concurrence – essentiellement illégale à travers les divers logiciels d’échange de fichiers comme Kazaa – les responsables de Napster jouent sur la corde sensible pour séduire les futurs clients – pardon, les futurs membres. « Nous pensons que les communautés de partage de fichiers qui prévaudront sont celles qui payent des droits d’exploitation et offrent des outils simples et utiles pour vous aider à gérer votre collection numérique de musiques », peut-on lire dans les FAQ qui ajoutent : « Nous sommes convaincus que la qualité des services de Napster rendront la facture insignifiante. » Il n’est pas certain que les internautes soient eux aussi convaincus.

Un format sécurisé et restrictif

Outre le tarif, les réticences risquent de venir de la capacité à manipuler les fichiers musicaux. Napster a en effet adopté un format de sécurité, le .Nap (voir édition du 17 juillet 2001), qui restreint l’utilisation des titres en fonction des droits d’exploitation que lui accorderont les auteurs et producteurs. Il est ainsi probable que les fichiers .Nap ne soient lisibles que sur le disque dur de l’ordinateur qui les a téléchargés. Le fait de ne pas pouvoir écouter sa musique sur un portable, un lecteur MP3 ou même un CD audio, n’incitera probablement pas les mélomanes à adhérer au système. Le format MP3 sera cependant toujours supporté par la plate-forme.

La grande inconnue reste bien sûr le tarif. Aucune précision n’a été avancée. Pas même une allusion aux propos tenus cet été par son PDG Konrad Hilbers (voir édition du 9 août 2001) qui parlait d’un abonnement à 5 dollars. On ignore donc si le nouveau Napster offrira de la consommation à la carte (paiement à l’acte), une formule d’abonnement ou autre. Pour les responsables, le coût du service dépendra des accords de reversement passés avec les maisons de disques. Le redémarrage de Napster risque de se révéler laborieux…