Le papier ne fait plus recette chez France Soir

Cloud
journaux

France Soir envisage d’abandonner le format papier pour se consacrer à une édition 100% numérique. Malgré les 60 millions d’euros injectés en 2009, le quotidien est déficitaire sur l’exercice 2010.

France Soir ne cache plus ses ambitions de devenir un quotidien 100% Web. La direction a fait part de sa volonté de mettre fin à l’aventure papier pour se concentrer sur une publication en ligne. L’avenir du journal racheté en 2009 par le milliardaire russe Alexandre Pougatchev s’annonce morose : il faisait depuis cet été l’objet d’une procédure de sauvegarde judiciaire.

Titre phare des années d’après-guerre, France Soir n’arbore plus le visage resplendissant d’un pilier de la presse écrite, alors vendu à près d’un million et demi d’exemplaires par jour.

Sur l’exercice 2010, l’entreprise est déficitaire à hauteur de 31 millions d’euros (17 millions de chiffre d’affaires). Au cours du premier semestre 2011, elle a enregistré 12,8% de pertes, en dépit d’une augmentation des tarifs et du rajeunissement de son public.

Malgré l’intervention, en 2009, du milliardaire russe Alexandre Pougatchev, et l’injection consécutive de 60 millions d’euros dans une stratégie à double visage (Web et papier), les ventes n’ont plus dépassé ce pic de 75000 ventes quotidiennes atteint à l’été 2010.

C’est moitié moins que le seuil d’amortissement, fixé à 150 000 exemplaires.

Si l’avenir évoqué lors d’une réunion extraordinaire se concrétise, France Soir serait le premier quotidien français à aborder définitivement le tournant Internet, après une première salve oeuvre de La Tribune, dans la tourmente également, qui a testé la formule cet été, deux semaines durant.

A l’issue du prochain comité d’entreprise, fixé au 14 octobre, plus de 80 salariés sur les 120 en poste pourraient se retrouver sur le carreau.

Pris de court, mais prévenus de longue date, les intéressés n’ont pas tardé à manifester leur désaccord en décrétant la grève. L’édition de ce mardi 11 octobre ne paraîtra pas.

Selon Les Echos, un groupe d’investisseurs réuni autour de l’ancienne DG Christiane Vulvert serait actuellement en pourparlers avec la direction.

Mais le sort semble scellé et l’échéance, tout au plus repoussée, tant les dernières analyses s’accordent à donner pour morte la presse écrite, à l’horizon 2050.


Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur