Près de 600 000 lignes totalement dégroupées à fin 2005

Mobilité

Le dégroupage total a connu un véritable envol au quatrième trimestre 2005. Une tendance qui devrait s’accélérer en 2006.

Il s’en est fallu de peu pour que 2005 soit l’année du dégroupage total (voir édition du 10 juin 2004). Avec 592 000 lignes téléphoniques ayant quitté le giron de France Télécom au 31 décembre 2005, selon les données de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), le dégroupage total a définitivement pris son envol. Et pourrait bien connaître une accélération en 2006.

Rappelons qu’à fin 2004, moins de 100 000 lignes étaient totalement dégroupées (voir édition du 17 janvier 2005). Soit une croissance de plus de 500 % en 2005.

Désormais, les demandes de dégroupage total de la ligne téléphonique dépassent largement celles du dégroupage partie. Même si ces dernières restent encore majoritaire en volume (2,2 millions de lignes concernées). Au quatrième trimestre 2005, le flux des lignes totalement dégroupées a atteint 64 % contre 3,5 % pour les paires de cuivre partiellement dégroupées.

Rappelons qu’en optant pour le dégroupage total, l’abonné s’affranchit des services et relations commerciales qui le liait à France Télécom au profit d’un opérateur alternatif. Contrairement au dégroupage partiel où seules les offres multi play (accès Internet, téléphonie sur IP, télévision en ligne…) sont gérées par l’opérateur alternatif mais pas la ligne téléphonique dans son intégralité.

Plusieurs facteurs expliquent ce succès pour un service qui souffrent encore d’imperfections. D’abord l’offre installée du haut débit. Au total, 1 107 sites de dégroupage (dont 49 dans les DOM) permettent aux opérateurs alternatif de commercialiser leurs services directement auprès de l’abonné. Le processus de dégroupage total est aujourd’hui assez bien rodé. Ce qui facilite les traitements des demandes (même si des couacs sont encore à déplorer).

Extension des réseaux départementaux

De plus, les collectivités locales ont su profiter en 2005 de la loi sur l’économie numérique votée en 2004 (voir édition du 14 mai 2004) pour déployer leur propre réseau de télécommunications (généralement par l’intermédiaire de délégations de service public).

Sur les 168 nouveaux sites de dégroupage livrés en métropole par France Télécom en 2005, plus des trois quart l’ont été grâce à l’intervention des collectivités locales. Essentiellement en Alsace, Loiret, Oise et Pyrénées-Atlantique.

« En confiant à des délégataires le déploiement de réseaux de fibre départementaux ou régionaux, les collectivités locales prennent ainsi le relais de l’extension de la couverture du dégroupage en facilitant l’accès, par les opérateurs nationaux du dégroupage, aux répartiteurs desservis par ces réseaux », précise le régulateur des télécoms.

Enfin, l’augmentation programmé du coût de l’abonnement téléphonique, qui s’élèvera à près de 16 euros mensuel en 2007 (voir édition du 24 janvier 2005), pousse les utilisateurs à s’affranchir de ces frais qui dépassent, souvent de loin, les seuls coûts des communications.

Pour autant, le coût de gestion de la ligne ne disparaît pas mais se retrouve noyé dans une offre globale de services proposés par la concurrence. L’opérateur historique facture en effet 9,29 euros hors taxe les lignes totalement dégroupées aux opérateurs alternatifs (voir édition du 12 janvier 2006). Du coup, les 600 000 abonnés qui ont quitté France Télécom restent – indirectement – des clients de l’opérateur dominant.

Neuf Cegetel, le grand gagnant du dégroupage?
Ce sont évidemment les Free, Neuf Cegetel, Alice, Club-Internet et AOL qui récupèrent les « déçus » de France Télécom et les nouveaux arrivants. Et au petit jeu de la croissance, Neuf Cegetel revendique la plus grosse part de marché. Sur les 310 000 lignes livrées à la concurrence au cours du quatrième trimestre 2005, le groupe annonce en avoir dégroupées 195 000. Soit 63 % de croissance. Au total, Neuf Cegetel déclare gérer 1,625 million de lignes (dont près de 200 000 totalement dégroupées) sur 2,82 millions. Ce qui lui permet de revendiquer 58 % du marché et la première place des opérateurs alternatifs. Neuf Cegetel aurait donc détrôné Free…