Protection de l’enfance : vers un filtrage automatique des contenus

Cloud

A l’occasion de la Conférence de la Famille, le Premier ministre a dessiné les grands axes visant à protéger les mineurs des dangers d’Internet.

A l’occasion de la Conférence de la Famille qui s’est tenue ce 22 septembre, le Premier ministre, Dominique de Villepin, devait annoncer les mesures à prendre pour assurer la protection des mineurs face à Internet. L’objectif visé étant de « créer un environnement favorable à l’utilisation d’Internet par les enfants et les adolescents » , selon le chef du gouvernement. Pour les dirigeants nationaux, les jeunes utilisateurs sont trop facilement exposés aux dangers du Net : contenus choquants, pédophilie, propositions de rencontre par chat, publications de propos diffamants, etc.

Un label familial

Pour y remédier, Dominique de Villepin en appelle évidemment à la vigilance des parents. Mais cela reste insuffisant et l’implication des fournisseurs d’accès demeure indispensable. Dans le premier cas, le gouvernement compte sensibiliser les parents via la création d’un label « Famille », dont l’établissement du cahier des charges a été confié au Forum des droits sur l’Internet (FDI) qui devra le rendre dans le courant du premier semestre 2006. Ce label « permettra d’indiquer aux parents les services, outils et informations présentant les meilleures garanties quant à la protection de leurs enfants [et d’inciter] les professionnels à se doter de bonnes pratiques en matière d’information du public, de fournitures d’outils techniques de protection et de coopération avec les autorités de police », indique le FDI.

Les FAI seront donc mis à contribution notamment pour mettre en place des systèmes de filtrage automatique. Si, pour l’heure, le Premier ministre choisit la voie du dialogue pour inviter les opérateurs du Net à adopter ces nouvelles mesures, le recours à la loi pour faire appliquer l’obligation existante n’en reste pas moins prévu. Une obligation qui inquiète fortement les FAI.

Des fournisseurs d’accès réticents

L’association des fournisseurs d’accès français (AFA) s’oppose en effet aux mesures de filtrage par défaut pour des raisons sociales, techniques et commerciales. L’AFA craint en effet que les parents se reposent entièrement sur ces barrières, par ailleurs contournables, pour protéger leur progéniture. Autre illusion : celle d’espérer que chaque foyer va installer les filtres en question sur la machine familiale. Enfin, ces mesures obligeraient les FAI à s’équiper d’infrastructures techniques qu’ils ne possèdent pas et donc à investir. La question de la prise en charge de ces investissements, s’ils sont effectivement justifiés, est encore loin d’être réglée.