RedHat Linux : priorité aux services

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Face au manque de personnel qualifié qui freine l’adoption du logiciel libre en entreprise, RedHat, qui vient juste de sortir la version 7.1 de sa distribution Linux, mise sur la formation et les services. Au programme : assistance technique et mises à jour automatiques.

A l’occasion d’une présentation officielle de la dernière version 7.1 de sa distribution Linux, RedHat a réaffirmé avec force sa stratégie centrée sur les services proposés aux entreprises. « Le principal frein à l’adoption de Linux en entreprise, c’est le manque de personnel qualifié », explique Jean-Marc Lange, responsable France de la société au chapeau rouge. Une façon de justifier l’effort entrepris par RedHat dans le domaine de la formation et de l’assistance technique. L’éditeur déclare ainsi former plus de 400 personnes par mois dans son centre de formation parisien. « Nous proposons quatre niveaux de formation, du débutant à l’expert », décrit Jean-Mac Lange. « Toutes se déroulent sur une période de quatre jours et coûtent 12 500 francs HT par personne. Et nous proposons également un degré de certification nous permettant, en quelque sorte, de diriger nos clients vers des partenaires quasi officiels. » Pour améliorer encore son plan d’évangélisation des entreprises, RedHat prévoit également l’ouverture de quatre bureaux en province, pour seconder son unique représentation parisienne.

Une assistance technique 24h/24

Les services proposés ne s’arrêtent pas là. RedHat veut également proposer un service d’assistance 24h/24 et 7j/7, couvrant tous les domaines de l’installation au dépannage. La mise en place d’un tel service est un travail titanesque et Jean-Marc Lange avoue d’ailleurs qu’il ne pourra pas le proposer à tout le monde. « Pour le moment, RedHat France ne compte que 25 personnes. L’assistance technique repose donc sur le réseau mondial de RedHat, centralisé en Irlande. Une entreprise qui aurait besoin d’une réponse rapide à un problème peut dès lors se voir mise en contact avec un centre d’appels en Australie, par exemple, si cela correspond aux horaires de bureau de cette partie du monde. » Et de glisser que l’entreprise demandeuse n’aura peut-être pas toujours la possibilité d’obtenir une assistance en langue française. La facturation dépendra, notamment, du degré de service demandé (réponse en deux heures, en une journée, sur site, etc.) et du nombre de machines concernées. De plus, RedHat, ayant développé des partenariats avec un certain nombre de constructeurs de PC, se réserve le droit de refuser certains niveaux de service pour des systèmes qui n’auraient pas été certifiés auparavant. Dell et plus récemment IBM avec l’accord « Red on Blue » sont des partenaires privilégiés. « Pour le reste, il nous faut déterminer au cas par cas, selon les éléments et périphériques des machines, quel service nous pouvons assurer », explique encore le responsable France.

Outre les services d’assistance, RedHat mise également beaucoup sur son RedHat Network, que Bob Young, cofondateur de la société, avait dévoilé à VNUnet en octobre dernier (voir édition du 5 octobre 2000). Ce système de mise à jour automatique du système par Internet est aussi une réponse au manque de personnel qualifié. S’il s’apparente quelque peu au système « Windows Update » de Microsoft, il comporte également des options plus complètes de gestion de la sécurité et/ou des performances du réseau d’une entreprise.

Linux n’est pas encore adapté au poste de travail bureautique

Si l’offre de RedHat se veut évidemment la plus complète possible, l’éditeur est tout de même très précis sur un point : « Nous sommes persuadés que Linux en général, et la distribution RedHat en particulier évidemment, est le meilleur système aujourd’hui disponible pour assurer des fonctions serveur. En revanche, il n’est pas mature pour le secteur des stations de travail bureautique. Les applications existent mais sont largement moins optimisées et fonctionnelles que ce que propose le leader dans le domaine », avoue presque Jean-Marc Lange. Mais en assurant très vite qu’il ne s’agit que d’une question de temps…