Trop cher le PC de poche ?

Mobilité

Les analystes du Giga Group recommandent aux directions informatiques de bien peser le pour et le contre avant d’équiper les salariés en PC de poche. Principale critique ? Ces terminaux mobiles sont encore trop coûteux !

Conseil du Giga Information Group : les responsables techniques à la recherche d’une solution standard pour équiper les employés de leurs entreprises en assistants personnels doivent y songer dès à présent. Mais reporter leur déploiement à plus tard. Selon les analystes du groupe américain, il est trop tôt pour les grandes entreprises pour adopter une technologie PDA (pour Personnel Digital Assistant) plutôt qu’une autre. Lorsqu’elles équipent leurs salariés mobiles ou itinérants en PDA, elles en tirent un bénéfice. Mais dès lors qu’elles équipent les utilisateurs occasionnels, elles ne peuvent justifier les coûts induits. Carl Zetie, directeur du Giga Group expose : « Seuls des groupes précis de professionnels justifient vraiment ce type d’investissement, comme les salariés de la chaîne logistique ou encore les commerciaux en contact direct avec les clients ». Il ajoute : « Ce n’est pas parce que tout le monde veut synchroniser sa liste de contacts avec son PC que cela doit être du ressort de l’entreprise ». Carl Zetie, et ses collègues Laura DiDio et Kenneth Smiley, remarquent qu’en dépit des récentes avancées technologiques, l’intégration des PDA dans les systèmes d’informations des entreprises requiert encore l’emploi de produits tiers pour synchroniser les données. Cela crée des coûts supplémentaires, en plus de la gestion et des « légers changements » au sein du réseau de l’entreprise.

« Faux ! » s’exclame Patrick Bélhinger, Pdg de Palmware, société spécialisée sur la programmation pour l’informatique nomade (voir édition du 12 mai 2000). Il explique : « Cela dénote une méconnaissance totale du marché. Nul besoin d’acheter des produits tiers : tous les ‘organizers’ haut de gamme ? Psion, Windows Ce, Palm, Handspring, etc – se synchronisent avec des produits unifiés ». De même, Handspring Technologies qui fabrique des terminaux Palm OS basé Visor n’est pas d’accord avec l’analyse du Giga : « Depuis environ deux ans, Palm et Handspring livrent en natif un outil d’échange et de synchronisation avec tous les terminaux Palm et Handspring », rétorque Joe Sipher, un directeur de Handspring. « C’est une fonctionnalité intégrée. Et une partie du programme d’installation ».

Le vrai problème est peut-être ailleurs, et plutôt lié au coût de possession. Christophe Bouniol, directeur commercial Europe d’Xcellenet (voir édition du 7 juillet 2000), cite le Gartner Group : « Ce coût de possession se monte en moyenne à 2 693 dollars par Palm par an ! Soit environ 18 000 F alors que le PDA coûte environ 3 000 F à l’achat ». Une bonne occasion de mettre en avant sa solution Afaria de gestion centralisée des appareils nomades…

Autre hic : les analystes du Giga notent que les utilitaires utilisés pour la synchronisation serveur ? HotSync Server de Palm, PocketMirror de Chapura, et Intellisync de Pumatech ? sont limités en terme de fonctionnalités et ne fournissent pas une intégration « sans couture ». « HotSync, comme ses concurrents, ne s’approche pas de la fourniture de capacités riches et complètes dont les administrateurs de systèmes ont besoin ». En outre, Giga prévoit que cela prendra un an à un an et demi avant que les PDA ne deviennent les principaux terminaux clients des réseaux d’entreprises. « Pendant ce temps les entreprises doivent commencer à prévoir l’adoption étendue des PDA afin d’en mesurer les coûts comme les bénéfices », préconise le groupe d’analystes.

Somme toute, les terminaux se multipliant et nul n’ayant l’assurance d’avoir un parc homogène ? renouvelé environ tous les ans ou 18 mois ? il suffit de lire ces chiffres pour comprendre que les professionnels n’ont pas élu un standard unique en matière de PDA. D’après une estimation du Giga, les terminaux basé sur PalmOS représentent 60 % du marché de l’année dernière, suivis de Windows CE avec 25 % et EPOC32 avec 15 %. Chuck Yort, vice-président de Palm, déclare que plus de 80 % des Palm vendus sont utilisés pour le travail et environ 40 % sont achetés par l’entreprise.

Pour en savoir plus :

* Palm

* Handspring

* Afaria

* MobileInsights, l’événement de l’informatique nomade