Vivendi voudrait bien mater l’outrecuidance d’Orange

Mobilité

Le patron du groupe de communication dénonce le jeu caché de l’opérateur sur les volets réseaux et contenus vidéo. Et les seconds couteaux s’en mêlent…

Les deux managers ont participé à une table ronde sur le thème « La lutte pour les contenus ». Mais le modérateur a bien fait de ne pas placer les deux représentants l’un à côté de l’autre. Car on sentait une certaine tension entre les deux parties. « Vous avez remarqué, l’ambiance est un peu électrique », lance Guy Lafarge à l’assistance de manière caustique, en faisant référence au climat lourd entre Vivendi/Canal Plus et France Telecom/Orange.

Prenons le cas des droits de diffusion des matches de la Ligue 1, répartis entre Canal Plus et Orange. « Si le consommateur veut regarder le match du samedi soir [une exclusivité Orange, ndlr], il faudra aussi qu’il achète de la téléphonie et de l’Internet », balance Guy Lafarge face à Raoul Roverato qui a plutôt cherché à esquiver les coups.

Le représentant de Canal Plus ose un petit calcul : « Sur un million de clients ADSL ayant accès à la télévision sur IP [chez Orange, ndlr], seuls 10% sont réellement intéressés par le football. Donc 100 000 utilisateurs multipliés par 6 euros (prix d’accès à Orange Foot), c’est un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros…Cela revient cher [à rentabiliser] au regard des coûts élevés d’acquisition des droits. »

Raoul Roverato préfère rester sur la défensive : « Les usages de consommation changent (…) il faut essayer de consommer les contenus de manière fluide sur des plates-formes de divertissement avec un partage des revenus avec les producteurs. »

TMP : conditions économiques non viables selon Canal Plus

Le fait d’aborder la télévision mobile personnelle donne à Guy Lafarge une nouvelle occasion de titiller le représentant d’Orange : « C’est une expérience intéressante vu que l’on s’est fait sortir du bouquet du troisième opérateur [Orange pour le citer nommément] ». « Les conditions économiques sur lesquelles on peut porter les contenus ne sont pas viables », poursuit Guy Lafarge. « Comment transformer la TMP qui est une télé au format timbre poste en une télévision sur mobile de qualité ? »

Ce, à quoi Raoul Roverato, rétorque que, grâce à la télévision sur mobile en version haute définition, le temps de consultation est doublé en se fiant aux usages observés chez les clients d’Orange.

Entre Vivendi qui vient du monde de l’audiovisuel mais qui lorgne le marché des télécoms (avec le pôle SFR-Neuf Cegetel) et Orange issu du secteur des télécoms qui cherche à se faire une place au royaume des contenus télé et ciné, ce sont deux visions concurrentes de la convergence qui s’affrontent. Bienvenue dans un monde de « concuvergence », pourrait-on oser.


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